Brighid

Par Susa Morgan Black ~ Bi Bride bhithe, bhana, leinn. Brigit est la sainte celtique et la déesse de la poésie, de la guérison et de la forge. Elle a été vénérée par le peuple celte comme une sainte pendant plus de quinze cents ans et comme une déesse bien avant l’invasion romaine de la…

Bi Bride bhithe, bhana, leinn.

Par Susa Morgan Black

Brighid est la sainte celtique et la Déesse de la Poésie, de la Guérison et de la Forge. Elle a été vénérée par le peuple celte comme une sainte pendant plus de quinze cents ans et comme une Déesse bien avant l’invasion romaine de la Grande-Bretagne et la naissance du Christ. Son culte était si puissant que l’Église chrétienne celtique a dû l’adopter comme sainte, et l’Église catholique romaine a emboîté le pas, car son peuple ne l’abandonnerait pas. Avec Saint Patrick, elle est la patronne de l’Irlande. Sainte Brighid est souvent appelée Muire na nGael ‘Marie du Gael’. Mara Freeman déclare : « Brighid est ce que nous avons de plus proche d’une Grande Mère des Celtes.

(Gaélique écossais : « Sois une Epouse, femme, avec nous » – NDT)

Terres de la Déesse

Le nom ‘Britain’ est une dérivation du nom de Brighid. La Grande-Bretagne a été nommée d’après une ancienne tribu celtique, les Brigantes, qui adoraient Brighid et étaient la plus grande tribu celtique à occuper les îles britanniques à l’époque préromaine. La tribu est originaire de la région qui est maintenant Bregenz en Autriche près du lac de Constance. Le mot « brigand » vient de cette tribu de féroces guerriers.

Son culte s’est probablement répandu à partir du continent, laissant derrière lui des noms de lieux, comme la Bretagne en France. On se trouve les noms de lieux dérivant de Brighid en celui de Brechin, en Écosse, dans le nom de la rivière Brent en Angleterre, de la rivière Braint au Pays de Galles,dans le nom Bridewell en Irlande. Même Londres a un Bridewell. Le symbole de la Grande-Bretagne, la déesse Brigantia ou Britannia, (que l’on trouve encore sur leur pièce de cinquante pence) est Brighid sous son aspect de Déesse de la Souveraineté ou Gardienne de la Terre.

Noms de la Déesse

Il existe de nombreuses variantes, prononciations et orthographes de son nom, notamment :

. Ecosse : Bhrìghde, Brighid, Bride

. Irlande : Brigid, Brigit, Brighid, Brìd, Brígh

. Mannois : Breeshey

. Pays de Galles : Ffraid

. Angleterre : Brigantia, Brittania

. France : Brigandu

Le nom Brighid lui-même signifie soit ‘Flèche Ardente’, ‘la Brillante’ ou ‘la Très Haute’dans l’ancienne langue celtique, en référence à son aspect solaire. Dans l’ancienne langue celtique, elle était Briganti, qui est liée à l’ancien mot indo-européen, Bhrghnti. En sanskrit, bhrati ou brihati signifie « celui qui est exalté ».

Déesse Druide

Brighid est une déesse «pan celtique», vénérée à la fois par les Celtes Goidéliques et Brythoniques dans les îles britanniques et au-delà. C’est une divinité solaire, qui a jadis accroché son manteau à un rayon de soleil. Dans la mythologie Celtique, Brighid est la fille du Morrighan et du Dagda, le Bon Dieu et chef des Tuatha de Danaan, l’ancienne race féerique d’Irlande, et la sœur d’Ogma, qui a inventé l’alphabet Ogham. Elle était l’épouse de Bres, roi des Fomorians (qui étaient en guerre avec les Tuatha de Danaan). Brigit aurait été la médiatrice de la paix entre les deux anciennes tribus en guerre. Elle était la mère des trois dieux de Danu – Ruadan, Iuchar et Uar. Ces trois dieux auraient épousé les trois princesses d’Irlande – Eire, Fodhla et Banbha.

Dans d’autres sources, Brighid est la fille de Boann, la déesse de la rivière Boyne en Irlande. Boann (bo fhionn) signifie « vache blanche », une association qu’elle partage avec Brighid. Brighid est principalement la Déesse patronne des poètes, des guérisseurs et des forgerons. Elle est également mécène d’autres arts féminins – sages-femmes, teinturerie, tissage et brassage, et gardienne des enfants et des animaux de la ferme – en particulier des vaches. On dit que l’île d’Irlande elle-même est le manteau vert de Brighid. On dit aussi qu’elle est la patronne des voyageurs, des marins et des fugitifs. Elle est spécifiquement la patronne des Druides dans ses aspects de poésie (bardes), de guérison et de prophétie (Ovates) et de forge (Druides).

Déesse de la poésie

Brighid est la patronne filidhact (poésie et tradition bardique) et des filid – (bardes), qui étaient les transmetteurs oraux de la culture celtique. Cela comprend les conteurs, les folkloristes, les mythologues, les troubadours, les chanteurs, les compositeurs, les poètes, les musiciens, en particulier les harpistes, les historiens et les généalogistes des clans. Elle a fourni le « feu dans la tête » de l’inspiration poétique. Les Bardes sont la classe survivante des Druides, gardant les anciennes traditions vivantes jusqu’à nos jours. Les Bardes étaient les invités d’honneur de la chaumière au château, patronnés et soutenus par un réseau de clientèle. Le harpiste aveugle, Turlough O’Carolan (1670-1738), fut l’un des bardes les plus célèbres d’Irlande et gagnait sa vie comme harpiste itinérant. C’était un formidable compositeur, qui aurait appris une partie de sa musique des fées elles-mêmes.

Le mot « file » – poète, est lié au mot, faic – voir. Les poètes sont inspirés par l’Autre Monde et ont le don de fàisneachd (prophétie). Dans le comté de Limerick, Brighid visita la maison d’un chef et demanda que son père adoptif et ses fils jouent des harpes accrochées au mur. On lui dit que le barde en chef était absent et que les enfants ne savaient pas en jouer. Là-dessus, elle bénit leurs mains, et ils jouèrent de la harpe avec une telle habileté qu’ils devinrent des harpistes célèbres et les bardes des rois pendant des générations.

Déesse d'Augure

Déesse de l’augure dans la tradition Druidique, la poésie (filidecht) était associée à l’augure (fiosachd ou fàisneachd). Brighid était donc aussi la patronne des prophètes et des voyants (fiosaiche). On dit qu’elle avait prévu l’avenir du Christ alors qu’elle fut sa nourrice :

Augure

L’augure que Brighid a fait pour son fils adoptif (Jésus). Elle fit une cornemuse dans ses paumes : ‘Je vois le fils adoptif à côté du puits, enseigner aux gens assurément, J’ai placé l’augure vers le puits, Et vraiment ce fut un travail vertueux, Le Roi des rois enseignant au peuple, Là-bas je vois Christ, assurément.

La forme de divination utilisée par Brighid est appelée « frìth Bhrighde (augure de Brigid) », où elle enroula sa main dans un « tube de vision ». En regardant à travers ce « tube fait à la main », elle pouvait retrouver des personnes ou des animaux perdus, rendre compte du bien-être de personnes éloignées, etc. En gaélique écossais, frìth signifie « une incantation pour trouver si des personnes à grande distance ou en mer sont en vie ». Frìthir est un autre mot pour voyant ou devin en gaélique. L’eau et le feu sont tous deux associés à la divination. Les voyants celtiques divinisent en regardant profondément dans l’eau (fàisnich uisge) ou dans les flammes (fàisnich teine).

Triple Déesse

Brigit est parfois appelée une «Triple Déesse», ayant deux sœurs, également nommées Brighid. Plus communément, elle est considérée comme une divinité à triple aspect parce qu’elle est la patronne de trois compétences principales dans le monde celtique – la poésie, la guérison et la forge. Dans cette image, une image porte une paire de pinces de forgeron et une épée, une autre image manipule deux serpents guérisseurs et une troisième image porte une baguette avec un croissant de lune et une tablette.

Éléments : Brighid gouverne les éléments Eau (Uisge en gaélique, Dwr ​​en gallois) et Feu (Teine en gaélique ; Tân en gallois).

En tant que divinité de l’eau, Brighid est la patronne des guérisseurs, avec de nombreuses sources et puits de guérison qui lui sont dédiés dans toutes les îles britanniques. L’eau est également associée à la capacité psychique, à la musique et à la poésie.

Les plans d’eau naturels étaient également sacrés pour elle, en particulier là où trois ruisseaux se rejoignaient. En tant que divinité du Feu, elle est la patronne des forgerons et des poètes (le « feu dans la tête » d’un poète). Le foyer est sacré pour elle dans chaque foyer. Un autre nom pour sa fête est la Chandeleur, au cours de laquelle toutes les bougies de l’année à venir sont fabriquées et bénies.

Brighid est la Triple Déesse du Feu – le feu de l’inspiration poétique et de la divination, le feu de la santé et de la fertilité, et le feu du travail du métal et de l’artisanat.

L’Eau et le Feu étaient des éléments importants de la civilisation celtique primitive bien avant qu’ils n’atteignent les îles britanniques. Les éléments étaient particulièrement vénérés à la fin d’un long hiver rigoureux – le feu était accueilli comme la chaleur du retour du soleil, et l’eau était célébrée lorsque la glace et la neige fondaient.

Patronne des Forgerons

Elle est la patronne des forgerons, le Roi des Métiers dont dépendent tous les autres métiers. Elle n’est pas forgeron elle-même, cette niche est occupée par les divinités Celtiques, Goibnu et Govannon, mais elle inspire la créativité et l’art du métier de forgeron tout comme elle inspire la créativité des poètes. Son fils aîné, Ruadan, était forgeron. Lorsque Ruadan fut tué, Brigit pleura (caoine) de chagrin pour lui, initiant ainsi la coutume Celtique de pleurer pour les morts.

Les forgerons étaient eux-mêmes considérés comme des magiciens et des sorciers. Et c’est l’excellence de la métallurgie celtique qui les différencie de toutes les autres cultures primitives et les met en évidence.

Déesse de la Protection

Sous son aspect de Brigantia, elle porte une lance, un orbe de victoire, et porte une couronne de guerre. Le mot « Brigand » dérive de cette version guerrière de Brighid. Dans l’hymne national britannique, « Hail Brittania, Brittania domine les vagues ». Les Britanniques ne seront jamais, jamais, jamais des esclaves. Ses caractéristiques guerrières et protectrices sont soulignées.

En tant que sainte, il y avait de nombreuses prières de protection invoquant Brighid, qui ont été recueillies par Alexander Carmichael.

Prière de protection

Toi Brigit du bétail, Toi Brigit des manteaux, Protège-moi du ban des fées des monts, Les fées des monts.

Sainte chrétienne

Brighid apparaît dans la tradition chrétienne sous le nom de Sainte Brigitte de Kildare, en Irlande. Dans certaines légendes, elle était Druidesse avant d’être convertie au christianisme. La Sainte est née près de Kildare, le 1er février 453 après JC, d’un père Druide, Dubthach, et d’une servante, Broicsech. Saint Patrick était encore en vie quand elle est née. Son père eut la vision que sa femme « enfanterait une fille remarquable, radieuse, qui brillerait comme un soleil parmi les étoiles du ciel ». Dans la vision, on dit au père de donner à son enfant le nom de la déesse Brighid. Lorsque l’enfant radieuse naquit, elle fut immédiatement baignée de lait. Elle ne tolérait aucune nourriture impure et se nourrissait du lait d’une «vache à la peau blanche et aux oreilles rouges seulement». Les attributs de la peau blanche ou de la fourrure avec des oreilles rouges sur un animal (généralement une vache, un chien ou un cerf) indiquent un animal « d’un autre monde » ou féerique dans la mythologie celtique.

Dans certaines légendes, ce fut un Druide qui avait prédit sa naissance radieuse et son statut futur, et elle a ensuite été encouragée et élevée par ce Druide. Brighid était célèbre pour sa générosité, donnant tout ce qu’elle possédait aux pauvres, y compris certains des biens de son père. Cela déplut tellement à son père, Dubthach, qu’il l’emmena à Leinster pour la vendre à la cour du roi. Il la laissa avec son épée dans le char pour prendre des dispositions, et pendant son absence, Brighid donna son épée à un pauvre lépreux. Lorsque son père en colère rapporta cela au roi, le Roi de Leinster dit : « Il n’est pas convenable pour nous de traiter avec cette jeune fille, car son mérite devant Dieu est supérieur au nôtre. » En disant cela, son père fut empêché de la vendre comme esclave.

Brighid est devint une belle jeune femme, décrite comme « blonde et élancée », mais elle n’avait aucun intérêt pour une vie laïque. Lorsque sa famille essaya de la forcer à se marier, elle s’arracha un œil pour se rendre moins attirante. Lorsque sa famille céda, elle remplaça son œil, miraculeusement guéri.

Elle fut destinée à être la première nonne d’Irlande. Elle prit le voile de l’évêque écossais, Mél, qui rompit la tradition chrétienne et l’ordonna évêque femme, en disant : « Je n’ai aucun pouvoir en la matière ». Cette dignité a été donnée par Dieu à Brighid, au-delà de toute autre femme. (Peut-être que cela rappelle les traditions païennes, quand il y avait des femmes Druides). guérissant les malades mentaux, les malades et les aveugles, faisant parler les muets, transformant l’eau en bière. Son ombre avait des pouvoirs de guérison. Un homme amena sa mère phtisique à Brighid et plaça la femme dans l’ombre de Brighid, où elle fut immédiatement guérie. Brighid donna sa fameuse ceinture de guérison à un mendiant, qui a pu en vivre par la suite comme guérisseur.

Elle avait également le pouvoir de maudire et maudit un pommier de la baronne lorsque son propriétaire refusa de donner des pommes aux pauvres. Lorsqu’on lui refusa l’hospitalité de la bière lors d’un festin, elle a maudit le stock du propriétaire et le stock de bière disparut.

Brighid était une voyante et une visionnaire, et dit une fois à Saint Patrick sa vision des charrues d’Irlande, qui prophétisait la propagation de l’Évangile. Elle était connue dans tout le pays pour sa charité et pouvait utiliser son stock de nourriture et de boisson et cela se reconstituait immédiatement. Un chien affamé vint une fois à sa porte, et elle lui donna un bouillon de lard. Quand son père adoptif lui demanda ce qu’il était advenu des morceaux de lard, elle dit : « Comptez-les », et toutes les tranches de lard furent de nouveau dans le garde-manger.

La Vie de Brighid dans le Livre de Lismore la décrit, ‘Elle est la prophétesse du Christ, elle est la Reine du Sud, elle est la Marie du Gael.’

Bien qu’elle n’apparaisse pas dans la Bible, elle fait partie intégrante du christianisme celtique. La légende prétend qu’elle fut la sage-femme de Marie et la mère adoptive du Christ. D’après les prières recueillies par Alexander Carmichael dans les Highlands écossais, Sloinnntireachd Bhride, The Genealogy of Bride: Is mi fo chomaraig mo Naomh Muire, is I mo chaomh mhuime Bride. (Et moi sous la protection de ma Sainte Marie, et ma douce mère nourricière est mon épouse bien-aimée.)

La légende raconte que des anges sont venus escorter Brighid jusqu’à la crèche où, en tant que sage-femme, elle accoucha l’enfant Jésus. C’est une légende intéressante étant donné qu’elle est née 500 ans plus tard. (Ceci est un autre exemple où la ligne de distinction entre la Sainte et la Déesse est insaisissable.)

Il y a une histoire sur la façon dont elle utilisa sa vue pour découvrir Jésus quand il se perdit dans le Temple de Jérusalem et une autre légende sur le moment où elle attira l’attention des soldats d’Hérode sur elle en portant une couronne de bougies allumées, de sorte que Marie et Joseph purent s’enfuir avec leur bébé en Égypte.

Une tête en pierre de Brighid a été découverte dans une tombe néolithique de Drumeague, dans le comté de Cavan, et amenée dans une église locale. Le chef a été canonisé sous le nom de Saint Bride of Knockbridge. Alexander Carmichael a passé des années dans les Highlands d’Écosse au tournant du siècle dernier, rassemblant le folklore, les coutumes, les pratiques et les prières de la tradition orale des gens de la campagne qui vivaient dans ces régions reculées. Une grande partie de leur culte était consacrée à Sainte Brigitte, et de nombreuses prières et invocations telles que celles ci-dessus, lui étaient dédiées. Carmichael a publié plus de six volumes sur ce sujet, le Carmina Gadelica, Hymns and Incantations, en gaélique avec des traductions en anglais.

Supplication traditionnelle gaélique écossaise de Sainte Brigidh

 

Brighid nighean Dùghaill Duinn’Ic Aoidh ‘ic Cuinn ‘ic Criara ‘ic Caibre ‘ic Cais ‘ic Carmaic ‘ic Cartaich ‘ic Cuinn

 

Brigit fille de Dugall le Brun, Fils d’Aodh fils d’Art, fils de Conn, Fils de Criara, fils de Cairbre, fils de Cas, Fils de Cormac, fils de Cartach, fils de Conn

 

Brighde nam brat, Brighde na brig, Brighde nan cleachd, Brighde na frìth.

 

Brighid des manteaux, Brighid du tas de tourbe, Brighid des cheveux volubiles, Brighid de l’augure.

 

Brighde nan gealachos, Brighde na bìth, Brighde nan gealaphos, Brighde na nì.

 

Brighid des pieds blancs, Brighid du calme, Brighid des palmes blanches, Brighid des vaches.

 

Brighde bean chomainn, Brighde na brig, Brighde bean chobhair, Brighde bean mhìn.

 

Brighid, femme-camarade, Brighid de la tourbière, Brighid aide-femme, Brighid, femme douce.

 

Brighde ciabh Moire, Brighde Moime Chrìosd, -Gach latha agus gach oidhche Nì mi Sloinntearachd na Brighd,

 

Brighid, propre tresse de Marie, Brighid, Nourrice du Christ, Chaque jour et chaque nuit, Que je dis la Descente de Brighid,

 

Cha mharbhar mi, Cha ghuinear mi, Cha charachar mi, Cha ghonar mi, Cha spaltar mi, Cha spùillear mi, Cha saltrar mi, Cha rùisgear mi, Cha reubar mi, Cha mhó dh’fhàgas Crìosd an dearmad mi.

 

Je ne serai pas tué, je ne serai pas blessé, je ne serai pas mis en cellule, je ne serai pas entaillé, je ne serai pas déchiré, je ne serai pas spolié, je ne serai pas piétiné, je serai ne sois pas rendu nu, je ne serai pas déchiré, ni le Christ, Laisse-moi oublié

 

Cha loisg grian mi, Cha loisg teine ​​mi, Cha loisg ial mi, Cha loisg gile mi

 

Ni le soleil ne me brûlera, ni le feu ne me brûlera, ni le rayon ne me brûlera, ni la lune ne me brûlera.

 

Cha bhàth uisge mi, Cha bhàth sàla mi, Cha bhàth lighe mi, Cha bhàth burn mi.

 

Ni le fleuve ne me noiera, ni la saumure ne me noiera, ni l’inondation ne me noiera, ni l’eau ne me noiera.

 

Cha laigh bruaill-brì orm, Cha laigh suan-dubh orm, Cha laigh druaill-drì orm, Cha laigh luaths-luis orm.

 

Le cauchemar ne se couchera pas sur moi, le sommeil noir ne se couchera pas sur moi, le sommeil magique ne se couchera pas sur moi, « Luaths-luis » ne se couchera pas sur moi.

 

Tha mi pour chomraig Mo Naomh Moire; ‘SI mo chaombh chomainn Brighde.

 

Je suis sous la garde, De ma sainte Marie, Ma compagne, bien-aimée Brighid.

 

Brigitte de Kildare

Le roi de Leinster accorda à Brighid des terres pour un monastère à Kildare (Cill-Dara : église du chêne), vers 470 après JC. Brighid fut l’abbesse du premier couvent d’Irlande, et après sa mort, une flamme perpétuelle fut maintenue en son honneur. C’était un centre d’apprentissage et d’art, y compris le travail du métal et l’orfèvrerie ; son manuscrit enluminé le plus célèbre étant le Livre de Kildare (qui n’existe plus). Seules les femmes étaient autorisées à entrer dans l’enceinte de la haie avec la flamme éternelle, qui était attisée par un soufflet. Il y avait à l’origine dix-neuf religieuses qui veillaient au feu, une chaque nuit. La dix-neuvième nuit, la nonne disait : « Brighid garde ton feu, c’est ta nuit ». Ces nonnes étaient peut-être la continuation d’une secte de Druides, les « Sœurs des Galliceniae », qui exécutaient des rites féminins sacrés. Selon Cogitosus, qui a écrit en 650 après JC que Kildare était une «double communauté» de moines et de nonnes, présidée par une abbesse. Les reliques de Brighid ont été conservées dans l’abbaye jusqu’aux raids vikings au IXe siècle. Le roi Henri VIII d’Angleterre, lors de la Réforme, dissout les biens de l’Église catholique en Irlande et détruisit l’abbaye au XVIe siècle.

Il ne reste de l’édifice médiéval qu’une haute croix et une tour ronde. Les vestiges de ce qui pourrait être le foyer communal d’origine de l’époque de Brighid ont été découverts en 1996. À environ un mile des vestiges de l’abbaye, le puits en pierre d’origine existe toujours, avec un arbre clouté (un mélèze) à proximité. Les branches du mélèze sont encore accrochées à ce jour avec des bandes de tissu, des bandages, des rubans, etc. en prière à Sainte Brighid pour la guérison. En 1993, sœur Mary Minehan, une religieuse Brigidine, a rallumé la flamme de Sainte Brighid à Kildare. Il fut fondé un Solas Bhride, un Centre Communautaire Chrétien, « pour la spiritualité celtique dans l’esprit de Brighid de Kildare ». On organise chaque année une fête, Feile Bhride, à Imbolc à Kildare. Ils recueillent des fonds pour établir un bâtiment permanent pour abriter la flamme perpétuelle. L’adhésion à Cairde Bhride (les Amis de Brigid) peut être obtenue en écrivant à Sœur Mary Minehan à Solas Bhride, 14 Dara Park, Kildare, Irlande, téléphone 045-522-890.

Brighid du Manteau

Dans la légende du Manteau ou Cape de Sainte Brighid, elle trouva l’endroit idéal pour fonder son abbaye à Leinster, dans un endroit appelé Kildare. Il y avait un vieux chêne, sacré pour les Druides sur les lieux, ce qui en faisait un lieu saint. Elle alla voir le Roi de Leinster avec quatre de ses jeunes filles et lui demanda de faire don du terrain pour une abbaye. Le Roi refusa de lui donner la terre. Brighid pria Dieu de l’aider, puis  demanda si elle pouvait avoir juste la quantité de terre que sa cape couvrirait. Riant de dérision, le roi accepta. Chacune des quatre jeunes filles prit un coin du manteau et marcha vers l’est, le nord, l’ouest et le sud, la cape s’étirant pendant qu’elles marchaient jusqu’à ce qu’elle englobe la parcelle de terrain qu’elle désirait pour son abbaye. Le Roi, voyant le miracle, tomba à genoux et ne put rien lui refuser, se convertissant sur-le-champ au christianisme. Brighid y construisit son église, à l’ombre du vieux chêne, non loin d’un puits, également dédié à la sainte. Une cathédrale fut construite sur le site au XIIIe siècle, mais les fondations d’origine de l’église de Brighid existent toujours !

 

Une bénédiction irlandaise : Faoi bhrat Bhríde sinn. Puissiez-vous être sous le manteau de Brighid. L’Irlande elle-même est parfois décrite comme le « manteau vert de Brighid », et la couleur verte est également associée aux fées, ce qui la lie à son statut d’origine de Déesse parmi les Tuatha de Danaan.

Une prière irlandaise à Bride :

Chère à moi est Erin,

Chère à moi chaque terre,

Louée soit-elle !

Ô, flamme blanche du Leinster,

Éclaire toute la Terre.

Chef des jeunes filles d’Erin,

Chef des meilleures femmes.

Sombre l’hiver amer coupant sa netteté.

Mais le manteau de Brighid,

Apporte le printemps en Irlande.

Brighid, la guérisseuse

Brighid est la patronne des guérisseurs, utilisant les éléments du feu et de l’eau pour guérir. Elle enseigna les propriétés des herbes et bénit de nombreuses sources et puits à travers le pays, qui sont encore vénérés aujourd’hui. Sa ceinture et son manteau avaient des propriétés curatives, qu’elle partageait avec d’autres. Une goutte d’eau de son manteau créa un lac de guérison.

En tant que divinité solaire, elle a également enseigné que la lumière du soleil et l’eau pouvaient être utilisées pour la guérison, en particulier des yeux. Elle conseillait aux personnes atteintes de trouver une source propre et claire ou un plan d’eau douce en mouvement rapide, scintillant de soleil, et de la faire tourner sur les yeux endoloris pour une cure réparatrice. Dans la tradition catholique, on prie Sainte Brigitte pour les maladies des yeux. Dans la tradition populaire, un serre-taille (ceinture) est tissé de paille à Imbolc, assez large pour que les gens la traversent trois fois lors d’un rituel de guérison. Des bouts de tissu ou de ruban sont également réservés pour être bénis par la Sainte lors d’Imbolc, leur conférant les propriétés curatives de sa propre cape.

Déesse des puits de guérison

Les puits à travers les terres celtiques portent le nom de Sainte Brighid. Il existe de nombreuses légendes selon lesquelles la sainte s’arrêtait près d’un puits lors de ses voyages et bénissait et guérissait des personnes sur le site. Les « Clooties* » sont souvent attachés aux arbres (souvent Hawthorne) surplombant les puits, avec des souhaits de guérison écrits dessus. Ces puits étaient probablement dédiés à la première déesse, Brighid, avec une prêtresse ou un druide qui présidait.

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* Un clootie est une bande ou un morceau de tissu, un chiffon

 

Les puits célèbres d’Irlande dédiés à la Sainte comprennent:

. La paroisse de Kilbride, comté de Mayo ;

. Chiffony, comté de Sligo ;

. Faughart, Co. Louth ;

. Ardagh, comté de Longford ;

. Buttevant, comté de Cork ;

. Castlemanger, comté de Cork ;

. Dunteer, Co. Louth ;

. La paroisse d’Inismagrath, Co.

. Leitrim ; paroisse de Killinagh, comté de Cavin ;

. La paroisse de Kilranelagh, comté de Carlow;

. Liscannor, comté de Clare ;

. Marlerstown, Co. Louth ;

. Mullingar, comté de Westmeath ;

. Tully, comté de Kildare ;

. Et la paroisse d’Outeragh, comté de Leitrim

Brighid la sage-femme

Brighid est la patronne des sages-femmes. Elle fut la sage-femme de Marie, apportant le Christ dans le monde.

Bride Ban-Chobhair

 

Chainig thugam cobhair,

Moire gheal is Bride;

Mar a rug Anna Moire,

Mar a rug Moire Criosda,

Mar a rug Eile Eoin Baistidh,

Gun mhar-bhith dha dhi,

Cuidich thusa mise ‘m asaid,

Cuidich mi a Bhride!

Mar a gheineadh Criosd am Moire,

Comhliont air gach laimh,

Cobhair thusa mise, mhoime,

An gein a thoir bho ‘n chnaimh;

‘S mar a chomhn thu Oigh an t-solais,

Gun or, gun odh, gun ni,

Comhn orm-sa, ‘s mor m’ othrais,

Comhn orm a Bhride!

 

Brighid la Femme Aidante

 

Envoie-moi de l’aide,

Blanche Marie qui est Brighid ;

Comme Anne a enfanté Marie,

Comme Marie a enfanté le Christ,

Comme Eile a enfanté Jean-Baptiste,

Pas de mort pour lui,

Tu me donnes ton assistance,

Aide-moi Brighid !

Comme le Christ de Marie est né,

La perfection entière sur chaque main,

Assiste-moi, nourrice,

La conception à faire sortir de l’os;

Et comme tu as aidé la Vierge de la joie, Sans or, sans blé, sans vache,

Aide-moi, grande est ma maladie,

Aide-moi, ô Brighid !

 

Bride the Aid-Woman

Il est venu à moi de l’aide, Marie belle et Brighid; Comme Anne a enfanté Marie, Comme Marie a enfanté Christ, Comme Eile a enfanté Jean-Baptiste, Sans défaut en lui, Aidez-moi dans mon insensibilité, Aidez-moi, ô épouse ! Comme Christ a été conçu de Marie, Pleine parfaite de toutes parts, Assiste-moi, mère adoptive, La conception à faire sortir de l’os; Et comme tu as aidé la Vierge de la joie, Sans or, sans blé, sans vache, Aide-moi, grande est ma maladie, Aide-moi, ô Épouse !

En tant que patronne des sages-femmes, elle était invoquée par la sage-femme à la porte de la maison où la femme accouchait, « Brighid, Brighid, entre ! Ton accueil est vraiment fait, Soulage la femme, Et donne la conception à la Trinité.

Elle est la gardienne de tous les nouveau-nés, leurs berceaux étant souvent protégés par une croix de Brighid tressée. Lors de la naissance en toute sécurité de l’enfant, il était rendu « sain » par la sage-femme, avec trois gouttes d’eau sur le front de l’enfant, consacrant l’enfant au nom de la Trinité. Une bougie était également portée trois fois autour du lit dans le sens du soleil. Tous ces éléments sont de la déesse Brighid, qui était une divinité solaire également associée aux puits de guérison. Le rituel de « rendre sain » pourrait-il provenir d’une tradition plus ancienne qui consiste à placer le nouveau-né sous la protection de Brighid ?

Brighid du Foyer

Brighid est également associée au « teinntean » (le foyer domestique), en particulier en Écosse Gaélique, c’est pourquoi les poupées Brighid sont placées près du foyer le jour de sa fête. La poupée est généralement vêtue de blanc, avec des rubans, de la dentelle et même des bijoux ajoutés. La mienne a un manteau vert (mouchoir), avec une croix de Brighid faite d’un morceau de tourbe irlandaise. Un « slat geal » (baguette blanche) est souvent placé dans le « Brighid leabe » (lit de Brigit) avec son image, comme un charme de fertilité. Elle est la patronne de la fertilité et de l’abondance agricoles, pastorales et domestiques. Une offrande de produits céréaliers et laitiers lui est laissée – bannocks*, fromage, crème, beurre, lait. La poupée de Brighid est conservée toute l’année près du foyer, accrochée à un mur, ou près de la porte, comme un talisman de protection, puis brûlée l’année suivante.

* Dans la cuisine écossaise et du nord de l’Angleterre, c’est un gâteau plat non sucré à base de farine d’avoine ou d’orge et généralement sans levain.

Allumer le feu

Togail an Teine,

Mar a thogadh Muire.

Caim Bhride ‘s Mhuire,

Air an tula ‘s air an lar,

‘S air an fhardaich uile.

 

Édifie le Feu,

Comme le ferait Marie.

L’enveloppement de Brighid et de Marie,

Sur le feu et sur le sol,

Et sur toute la maisonnée.

 

Adoucir le Feu

Beannachadh Smalaidh,

 

Smalaidh mis an tula,

Mar a smaladh Muire ;

Comraig Bhride ‘s Mhuire.

Air an tula ‘s air an lar,

‘S air an fhardaich uile.

 

Bénédiction de l’Adoucissement du Feu

 

J’adoucis le foyer,

Comme Marie l’adoucissait ;

L’enveloppement de Brighid et de Marie.

Sur le feu et sur le sol,

Et sur toute la maisonnée.

 

Les femmes de la maison ratissent les braises en cercle et les divisent en trois sections avec un petit tas au milieu. Trois morceaux de tourbe sont placés dans les espaces et des cendres sont éparpillées sur l’ensemble afin que le feu soit entretenu pour la nuit et soit facilement rallumé le matin. J’ai ma propre tradition, où j’allume une bougie pour Brighid et je lui demande la bénédiction sur ma maison :

J’allume cette bougie au nom de Brighid,

Déesse des forgerons.

Je baptise cette maison au nom de Brighid,

Déesse des guérisseurs.

J’allume cette bougie au nom de Brighid,

Déesse des poètes.

Brighid et les Animaux

Brighid avait un don avec les animaux et pouvait appeler les oiseaux dans sa main. Une fois, un sanglier chassé trouva son chemin vers sa cour et obtint le refuge de ses poursuivants, restant au monastère pour le reste de sa vie.

Une vache féerique à la peau blanche et aux oreilles rouges lui est associée. Cet animal féerique fournissait la seule nourriture qu’elle acceptait lorsqu’elle était enfant – son lait blanc pur. On dit que cette vache était sa compagne préférée.

Elle sauva la vie d’un homme qui avait accidentellement tué le renard dressé du Roi. Le Roi condamna à mort le pauvre paysan pour son délit. Brighid remplaça l’animal par un renard sauvage des bois qui exécuta les mêmes tours que le renard du Roi avait exécutés. Le renard disparut dans les bois dès que le paysan fut libéré par le Roi.

Brighid est également associée à un serpent blanc et à des poissons qui apparaissent parfois dans ses puits de guérison.

Brigit, la Laitière

Le bétail, les laitières et le lait étaient sacrés pour Brighid,

‘Thig a Bhride mhor na longe,

Thig, a bhanachaig Iosda Criosda

(« Viens, immense Brighid, la belle,

Viens, toi laitière de Jésus-Christ.’)

‘Le Jour de la Blanche Brighid’ est un autre nom de sa fête, faisant référence à son association avec le lait, un aliment vital pour les premiers Celtes pastoraux. Du lait lui était laissé pendant la nuit ou versé sur le sol en guise de libation.

Elle est associée à l’entreprise pastorale et agricole – en particulier les moutons et les vaches, pendant la saison d’agnelage et de vêlage, et c’est donc une Déesse de la fertilité animale. Elle est particulièrement associée au lait et aux produits laitiers. Elle est donc une Déesse Mère avec de fortes associations avec Danu ou Anu.

Sanctuaires et Pèlerinage

Il existe de nombreux sanctuaires et puits dédiés à Brighid dans toute l’Irlande. À Faughart, l’endroit où beaucoup pensent qu’elle est née, il y a un sanctuaire en plein air où les gens viennent pour se soigner. Des tissus, des bandes de tissu, des rubans, des chapelets et d’autres objets sont attachés aux buissons autour du sanctuaire. Un ruisseau coule à proximité avec un chemin de croix marqué pour que les pèlerins l’honorent, généralement les premiers dimanches de février et juillet.

A Killmagh, il y a un ‘bullaun’ (bloc de pierre avec des dépressions en forme de coupe). Les suppliants demandent de l’aide à la Sainte et retournent des rochers plus petits dans la dépression.

Chandeleur

L’Église catholique célèbre la Chandeleur le jour de la fête de Brighid (également célébrée sous le nom de « Purification de la Vierge Marie »). C’est approprié, car Brighid est une patronne de la lumière. Dans sa version précédente, elle était une divinité solaire. A la Chandeleur, les membres de la paroisse portent leurs cierges allumés en procession autour de l’église, puis le prêtre bénit les cierges. Les bougies sont ensuite ramenées chez eux et utilisées pour se protéger des tempêtes, des démons et du mal.

Le 3 février est la fête de Saint Blaise, où deux bougies croisées sont placées sur la gorge pour protéger la personne des maux de gorge.

Imbolc, fête de Saint Brighid

Imbolc, ou Óimelc, qui a lieu le premier février, est l’une des quatre principales fêtes Celtiques de l’année, remontant à l’époque des Druides. Les trois autres sont Beltaine (le premier mai), Lughnassad (le premier août) et Samhain (le premier novembre).

L’importante fête celtique de la Chandeleur tombait le 2 février. Il avait lieu pour marquer l’accélération de l’année. En Irlande et dans les Highlands, le 2 février est, à juste titre, le jour de Sainte Brigitte, anciennement la Déesse Blanche, la Triple Muse vivifiante.

Imbolc, Là Fhéill Bhrìghde, était une fête de la culture originale de l’élevage – où les agneaux naissent et les brebis sont en lait. Le lait fournissait de la boisson, du beurre, du fromage et du lactosérum après un hiver long et rigoureux lorsque les stocks de nourriture étaient faibles – une question de vie ou de mort pour les premiers peuples Celtiques.

Le rite d’Imbolc est une cérémonie féminine, où l’arrivée du printemps est célébrée avec la fête de Brighid (un aspect en Jeune Fille de la Déesse), et le déclin du pouvoir hivernal de Cailleach est reconnu (aspect Crone de la Déesse). Elle est de l’autre côté de la roue de l’année de Lughnassad, qui est un rite masculin, célébrant Lugh, le Dieu de la Lumière. La lutte pour le pouvoir entre la Cailleach et la Brighid est le passage des saisons de l’hiver à l’été. Début février marque le moment où l’hiver commence à perdre de sa puissance et où l’on peut voir la lumière augmenter, c’est pourquoi on l’appelle aussi Chandeleur, lorsque les bougies sont bénies. Dans les mythes, Cailleach apporte les neiges hivernales tandis que Brighid apporte les premières pluies printanières.

Une tradition dans les Highlands et en Irlande est de mettre une bande de tissu ou un ruban devant sa porte la veille d’Imbolc (le 31 janvier) pour que Brighid la bénisse. Ce tissu représente son manteau et peut être utilisé pour la guérison tout au long de l’année. Les enfants sont encouragés à remarquer si le tissu a grandi le lendemain matin, comme le manteau de Brighid le fit !

J’ai désigné un arbre dans mon propre jardin comme un « arbre à bannières (clootie) », qui a été utilisé dans de nombreux rituels de guérison pour ma famille et mes amis. La cérémonie est également un rite de purification, et les maisons et les granges sont nettoyées et bénies. , après les dernières miettes de l’hiver. Les rites d’Imbolc sollicitent le retour de la lumière et de la chaleur, le début d’une nouvelle saison de croissance et d’abondance, de plantation, de fertilité et de santé.

Imbolc est aussi un moment traditionnel pour faire de la divination. En regardant dans les cendres du foyer le lendemain matin, on pourrait trouver des symboles de l’année à venir, ou peut-être l’empreinte même de Brighid elle-même.

Pays de Galles

Au Pays de Galles, Sainte Brighid s’appelle Saint Ffraid. Il existe de nombreuses églises appelées Llansantffraid qui lui étaient dédiées. Une prière itinérante galloise médiévale, « Saint Ffraid, bénis-nous pendant notre voyage ».

Brenin, le mot gallois pour Roi, signifie épouse de Brigantia.

Les Pictes

Chaque roi Picte a reçu un nom « Bruide » (un nom de trône), dans sa manifestation en tant qu’épouse de Brigantia. On pense que les Pictes sont une des premières tribus Brythoniques de Celtes qui se sont installées en Écosse.

Île de Man

Dans la légende de l’île de Man, Sainte Brighid est venue à l’île de Man pour recevoir le voile de Saint Maughold. Son jour de fête est connu sous le nom de « Laa’l Breeshey » dans la langue mannoise (qui est similaire à l’irlandais et au gaélique écossais.) La dame de la maison plaça des joncs près du foyer en guise de lit pour la Sainte, puis elle cria,

‘Brede, Brede, tar gys my thie tar dyn thie ayms noght Foshil jee yn dorrys da Brede, as ihig da Brede e heet staigh’

‘Brighid, Brighid, viens chez moi, viens chez moi ce soir. Ouvrez la porte à Brigid et laissez-la entrer’.

Cornouailles

À St. Ives, en Cornouailles, le jour de la Saint Ea est célébré autour du 1er février avec de la musique et des guides. Il est dit que Saint Ea aurait flotté vers les Cornouailles depuis l’Irlande sur une feuille de lierre. On habille le puits du Saint, réputé pour guérir les maladies, en particulier des yeux. Des sous chauffés sont jetés aux enfants depuis le balcon de la mairie. Une boule d’argent est distribuée jusqu’à midi, et celui qui l’a quand la cloche sonne, est récompensé. Les sous et la balle sont des symboles solaires. Ainsi, les thèmes du feu et de l’eau sont reconnus dans la cérémonie.

Irlande

Oíche Fhéile Bride, la veille de la Fête de Brighid en Irlande était célébrée par des bandes d’enfants qui portaient une poupée de Brighid de maison en maison. Les femmes apportaient des gâteaux et de la bière et invitaient des voisins pour un « ceilí », pour accueillir Brighid. Les produits laitiers, beurre, fromage et lait, étaient toujours servis. On dit que la Sainte elle-même partait cette nuit-là avec sa vache blanche sacrée, pour aller bénir les fermes et les maisons. Les gens laissaient un morceau de tissu, représentant la petite Brighid, un morceau de son manteau sacré, pour que la Sainte bénisse en passant, ce qui serait utilisé pour guérir les gens et les animaux, en particulier lors des mises à bas, l’année à venir. Une offrande de nourriture pour la Sainte et sa vache était laissée en échange.

Dans la région de Leitram – région de Donegal en Irlande, les familles se rassemblent le jour de la Saint-Brigitte. Des joncs étaient ramassés et laissés devant la porte jusqu’au début de la cérémonie, à minuit. A l’heure dite, une personne désignée se couvre la tête et frappe à la porte. La « Bean an Tighe » (femme de la maison) accueille Brighid en disant « Fáilte leat a Bhríd » (Bienvenue Brighid), ce à quoi la nouvelle venue répond : « Beannacht Dé ar daoine an tighe seo ». (Que Dieu bénisse les gens de cette maison). De l’eau bénite est aspergée sur les joncs, qui sont ensuite apportés dans la maison. Tous participent à la fabrication de nouvelles croix de Brighid ou croix Celtiques pour l’année, et brûlent celles de l’année précédente.

Fête de la Sainte Brighid, Écosse

Dans la version écossaise, la Cailleach, l’ancienne déesse de l’hiver, se transforme en mariée ce jour-là en buvant au Tobar Og (puits de jouvence). Avec sa baguette blanche, elle touche le sol et les fleurs du printemps émergent. Dans son aspect de Cailleach au début de l’hiver, son bâton de prunellier ratatine la croissance dans l’hiver stérile. Brighid avec sa baguette blanche est censée insuffler la vie dans la bouche de l’hiver mort et l’amener à ouvrir les yeux aux larmes, et les sourires, les soupirs et les rires du printemps. On dit que le venin du froid tremble pour sa sécurité le jour de Brighid et fuit pour sauver sa vie le jour de la Saint Patrick, ‘Chuir Bride miar ‘s an abhuinn la na Feill Bride’ (Brighid a mis son doigt dans la rivière lors de la Fête de Brighid).

Dans une autre légende, la « Cailleach Bheur » (la vieille femme de l’hiver dans les hautes terres d’Ecosse) terminait l’été avec son bâton de prunellier, le frappant trois fois au sol pour signaler le début de l’hiver. Avec sa présence sévère arrivent les vents d’hiver et les tempêtes glaciales. La neige était son manteau blanc. Angus Og, le dieu celtique de l’amour, était le beau fils de la Cailleach. La Cailleach gardait la Jeune Fille du Printemps, la Déesse Brighid prisonnière, comme son esclave, rendant sa vie misérable avec un travail acharné. Angus, qui vivait au pays de la Jeunesse Éternelle, vit Brighid un jour dans une vision, tomba instantanément amoureux et fut déterminé à l’épouser. Mais le Cailleach, sa mère, savait que s’il épousait Brighid, qui était en réalité la Souveraineté de la Terre, Angus deviendrait roi, et ne serait plus gouverné par sa mère, qui serait destituée.

C’était encore l’hiver et les voyages étaient impossibles. Pourtant, Angus était déterminé. Il emprunta trois jours aux mois d’été et le soleil apparut et fit fondre la neige, et il se rendit dans les Montagnes de Grampian, la demeure de sa mère. Il chercha et chercha, mais ne put trouver sa jeune fille, jusqu’à ce qu’il entende sa voix triste chanter dans la forêt près du château de sa mère alors qu’elle ramassait du bois. Quand il la trouva, elle a leva les yeux vers lui et elle aussi fut éprise d’amour. Le jour où il la trouva était le 1er  février et il fut connu comme le jour de Brighid à partir de ce jour, le début du printemps. Dans ses pas, les fleurs du début du printemps, les perce-neige, émergèrent de sous la neige.

Sa mère furieuse eut sa vengeance sur le couple. Elle monta les forces de l’hiver contre eux, empruntant des jours au rude hiver, provoquant la dévastation des fleurs et des jeunes animaux nouvellement émergés. Mais son pouvoir déclinait et l’amour entre Angus et sa mariée était trop fort pour elle. La Cailleach se retira du paysage et se transforma en une grande pierre grise, attendant son heure jusqu’à l’autre côté de l’année où la Reine de l’Hiver régnerait à nouveau.

La nuit de la Veille d’Imbolc, les femmes de la maison font un brìdeag, ou dealbh Bride, un chariot de grains de blé, de joncs ou de grains de la dernière récolte. Il est décorée de coquillages, de pierres, de rubans et de fleurs du début du printemps, comme des perce-neige et des primevères. Un cristal est parfois placé sur le cœur pour représenter « l’étoile directrice de Brighid ». La poupée est placée dans un « lit de Brighid » de blé tressé, un panier ou un berceau, qui était placé près de la porte d’entrée du cottage avec une bougie blanche brûlant à proximité toute la nuit.

Dans certaines traditions, le lit est placé près du foyer. Une baguette blanche (bouleau, saule) est parfois placée avec le chariot pour représenter la baguette de Brighid en légende. La femme de la maison sort et crie : «Brighid, Brighid, entre. Ton lit est prêt » trois fois. Dans d’autres traditions, elle s’exclame «Brighid vient ! Brighid est la bienvenue ! Les bougies sont souvent laissées éteintes pendant la nuit pour que la Sainte les bénisse. Aussi des bandes de tissu, représentant le manteau de Brighid, qui sont utilisées pour la guérison tout au long de l’année. Une offrande de Brighid en os (bonnach) était laissée pour la Sainte.

Lors d’une cérémonie plus publique, les filles du village, toutes vêtues de blanc, portaient Brighid en procession dans toute la ville. Les habitants de la ville devaient offrir au groupe des fleurs, de la nourriture (des bannocks, du beurre, du fromage), en remerciement à la  Sainte pour la générosité de l’année. Ils se réunissaient finalement en fin de journée dans une maison particulière, pour mettre Brighid dans le lit et préparer la fête du lendemain. Les jeunes hommes venaient rendre hommage à Brighid, et il y avait un ceilidh, avec des danses et des chants. À l’aube, le groupe chantait un hymne à Brighid et distribuait la nourriture aux pauvres. À Barra, en Écosse, un pêcheur tirait au sort des bancs de pêche après les services religieux le jour de Brighid. Le prêtre « récitait les vertus et les bénédictions de Brighid, et les exemples à tirer de sa vie ».

Dans les Hébrides extérieures, les femmes se réunissent pour créer une image de l’aspect vierge de la Déesse, ou Brighid. La poupée est vêtue de blanc et un cristal est placé sur son cœur. Elle est placée dans un berceau. Brighid est invitée dans la maison par la femme chef de famille, et des chants sacrés et des chants sont chantés en son honneur. Alexander Carmichael déclare que :

« Les dédicaces à Brighid sont courantes dans toute la Grande-Bretagne et l’Irlande. De ces observations traditionnelles, on verra que Brighid et ses services sont proches du cœur et de la vie des gens. Dans certaines phases de son personnage, elle est beaucoup plus pour eux que Marie ».

Symboles

Le Serpent

L’un de ses symboles est un serpent blanc qui tourne en spirale sur une baguette.

‘La Bride breith an earaich, thig an dearrais as a tom.’

‘Le Jour de Brighid, l’Anniversaire du Printemps, le Serpent émerge de la butte.’

Moch maduinn Bhride,

Thig an nimhir as an toll;

Cha bhoin mise ris an nimhir,

Cha bhoin an nimhir rium.

 

Tôt le matin de Brighid,

Le serpent viendra du creux.

Je ne molesterai pas le serpent,

Et le serpent ne me molestera pas non plus.

 

(Le caducée grec a également un motif de serpent pour un symbole de guérison.)

Le Chiffre 19

Le 19 est son chiffre sacré. Il y avait dix-neuf vierges qui gardaient sa flamme perpétuelle dans le monastère de Kildare. Le chapelet est composé de 19 pierres blanc-lait dédiées à la Sainte. (J’ai un collier de 19 perles de quartz blanc, avec une croix de Brighid attachée). Les sorts invoquant Brighid prennent 19 jours. Par exemple, allumer une bougie spéciale qui lui est dédiée pendant 19 jours avec des prières de supplication. Le 3 est aussi un nombre sacré, car Brighid est une « Triple Déesse ».

Couleurs

Le blanc (geal) est sa couleur et symbolise la pureté. C’est aussi la couleur de sa nourriture sacrée, le lait et les produits laitiers. Le blanc évoque également le paysage enneigé immaculé lors de sa fête début février. Le rouge (ruadh) est aussi sa couleur, la couleur du feu du foyer.

Bleu (gorm). Dans la tradition chrétienne, son manteau est bleu, qui est également associé à la Vierge Marie.

Vert (glas). On dit aussi que son manteau est vert, une couleur qui l’associe aux fées. L’Irlande est parfois décrite comme son manteau vert.

Le Cygne

Selon Robert Graves, l’un de ses symboles était le cygne blanc.

« Noir la ville là-bas,

Noir ceux qui s’y trouvent,

Je suis le cygne blanc,

la Reine de tous ».

Cape ou Manteau

Brighid portait une cape de guérison qu’elle avait autrefois accrochée à un rayon de soleil. C’est peut-être l’inspiration des capes bleues traditionnelles que portaient autrefois les infirmières.

Bougie Blanche

La fête de Brighid est aussi appelée Feill-Brìde, Chandeleur, moment où les bougies sont bénies par la Sainte. Une bougie blanche doit être dédiée spécifiquement à la Sainte et conservée sur son autel. Mieux encore, une bougie blanche à trois mèches.

Enclume

En tant que patronne des forgerons, l’enclume, ou tout outil de forgeron, est un symbole approprié de la Déesse et de la Sainte.

Le Corbeau

Le corbeau est associé à Imbolc, la fête de Sainte Brighid, car c’est le premier oiseau à nicher dans les Hautes Terres, vers le début du mois de février. ‘Cuirear fitheach chon na nide’, (Le corbeau va préparer son nid).

Bois Sacrés

A la fois la Déesse et la Sainte sont réputées posséder une baguette blanche, en bouleau ou en saule. Selon sa carte de prière, dans la tradition catholique, son bois sacré est la vigne. Elle est également associée au chêne, car son église à Kildare a été construite dans un Nemeton, une chênaie traditionnelle des druides.

La Croix de Brighid

Tout en s’occupant d’un chef mourant, la Sainte pria et tissa une croix à bras égaux à partir des joncs sur le sol. Lorsque le mourant lui posa la question, elle lui parla du salut de Jésus-Christ et il accepta de se faire baptiser avant de mourir. Dans des temps plus anciens, c’était son symbole en tant que divinité solaire. Les croix de Brighid peuvent être faites avec trois ou quatre branches.

La croix est généralement accrochée au-dessus de la porte d’entrée de la maison pour la protéger. Des croix d’enfants sont accrochées au-dessus de leurs lits. Des croix étaient accrochées dans la grange au-dessus de l’étable. L’ancienne croix est brûlée dans le feu du foyer la veille de Sainte Brighid, tandis que la nouvelle est faite pour que la Sainte la bénisse pour la nouvelle année.

Traduction Sterdan

 

Image de Wendy Andrew

 

Traduction Sterdan

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