par Maria Ede-Weaving
Imbolc est enfin et heureusement sur nous. Elle est traditionnellement considérée comme une fête d’inspiration ; c’est certainement un soulagement d’anticiper ces premières pousses vertes après un hiver long et froid. Et pourtant, l’irrésistible sentiment d’anticipation ressenti à mesure que l’année s’accélère progressivement peut conduire à de nombreux faux départs lorsque nous nous rendons compte que le froid nous pince encore ; que notre énergie se replie encore sur elle-même, pas encore pleinement éveillée à son propre renouvellement imminent.
C’est le temps des perce-neige, leurs fleurs délicates faussement résistantes et robustes. Elles sont la tendresse de tous les nouveaux commencements ; la ténacité qui sous-tend le désir de la vie de s’éprouver elle-même. Je peux sentir fortement l’accélération et pourtant je ressens aussi ma propre lenteur ; mon rythme d’hiver, lourd comme au réveil d’un long sommeil. L’année nous brise doucement, les paumes de Brighid s’enroulant tendrement autour de l’étincelle qui va bientôt enflammer notre résurgence intérieure.
Brighid vient avec sa chaleur et son énergie et accélère les graines de notre nouvelle vie ; elle vient avec la chaleur vivifiante de son feu pour dégeler tout ce qui est gelé et emprisonné en nous ; elle vient avec la libération fondante de ses eaux curatives, nettoyant le rassis de nos esprits, les débris hivernaux de nos cœurs. Elle est la libération de la terre de l’emprise de l’hiver ; nous libérant de notre propre stagnation. Elle est l’étincelle lumineuse de la vie et de l’inspiration qui brûle en nous tous ; le feu du foyer au centre de nos maisons et de nos cœurs, soutenant et réchauffant – un endroit pour se rassembler et puiser l’inspiration, la nourriture et le réconfort. Elle est aussi le feu de la passion qui anime notre créativité afin que nous puissions recréer notre monde ; que nous aussi devenions la source.
Dans cet esprit, je vous laisse avec un poème pour Imbolc et j’espère que les premières pousses tendres perceront ces couvertures glacées de stagnation, que vous abandonniez votre stase hivernale à l’accélération…
L’hiver s’était installé sur moi,
Le givre scellant mes yeux, ma bouche;
Mes os comme de la glace,
Immobiles
Sous l’eau gelée.
Tu es venu
Eta planté ton soleil comme une graine en moi,
Chaude,
Précieuse,
Perle de lumière,
Et mon être est devenu le chant de la fonte des neiges,
Une rivière jaillissante de chants d’oiseaux S’élevant.
A ton toucher mon corps est un jardin
De perce-neige ;
Cette tendre floraison
Le verdissement de mon âme.
Traduction Sterdan