Les origines du Sycomore Sacré
Si vous regardez sur la liste des Arbres Sacrés, l’Alphabet des Arbres ou l’Oracle – je parie que vous n’y trouverez pas de Sycomore. Ils pousseraient sur la Lune si on leur en donnait la possibilité et se sont très bien adaptés aux sols froids et acides des Highlands du Nord de l’Écosse. Quelle est cette espèce d’arbre ?
C’est un bel et grand arbre de type moyen-oriental – le « Omar Sharif » des arbres. Le Sycomore a été introduit dans ce pays il y a plus de six cents ans. Il existe de nombreuses théories, comme souvent. Il est possible que les Romains l’aient implanté. Mais pourquoi ? N’avaient-ils pas réalisé qu’il y avait déjà des arbres ici ? Ma théorie préférée est qu’il a été délibérément introduit par un groupe de personnes qui voyageaient régulièrement en Europe, des confins l’Écosse, du Pays de Galles et de l’Angleterre jusqu’en Palestine. Les Croisés. Et la raison pour laquelle ils ont ramené des graines de Sycomore, plutôt que d’Olivier ou de Palmier est que le Sycomore y était considéré comme sacré. C’était ce bel arbre poussant lentement qui marquait la frontière entre la Haute et la Basse Égypte. C’était sous l’étendue de ses larges branches que Marie et Jésus se sont arrêtés pour souffler un peu pendant la fuite en Égypte. S’il est probable que les Cèdres du Liban aient été le bois de prédilection de Salomon pour la construction du Temple, je suis prête à parier que ce bois dur couleur de miel clair permettant une grande finesse de sculpture avait fait son apparition quelque part dans le bâtiment d’origine.
Pendant les grosses tempêtes de l’hiver 1998, un énorme Sycomore a été fendu en deux par la foudre à Corstophine, près d’Edinbourg. Il était au centre d’un parc appartenant à la famille Forrester ; il était très haut et très vieux. Il a fait l’objet d’un article dans les journaux. On diot que cette famille est apparentée, par l’intermédiaire des Templiers, à la famille Sinclair de Roslyn où il y a beaucoup, beaucoup de Sycomores (également d’une grande hauteur et très vieux). À exactement huit kilomètres au sud de Roslyn Chapel se trouve une colline basse. Couronnant cette colline il y a un bosquet de treize arbres. Le treizième arbre est décentré et a été frappé par la foudre. Tous ces arbres sont des Sycomores. Au centre du bosquet il y a une chapelle en ruine du XIVe siècle et c’était là sur le Mont Lothian que William Wallace a été fait chevalier. Il ne fait aucun doute que ces Sycomores ont été plantés ; leur durée de vie étant d’environ 250 à 300 ans, il s’agit peut-être de la deuxième, voire de la troisième plantation. Un petit peu d’archéologie ne serait pas de trop ici. C’est la présence du Sycomore Sacré – si souvent considéré comme une espèce envahissante – qui rend ce lieu si particulier dans le paysage.
Les gens qui aiment les arbres, tous les arbres, croient que si un arbre est introduit et peut se reproduire, c’est qu’il est natif et ils l’aiment aussi. Après tout, le le Pin de Calédonie (Pinus sylvestris), auquel nous nous accrochons tous, ne peut se reproduire qu’avec l’aide des espèces qui ont détruit ses vastes forêts. Sans le sycomore, il n’y aurait pratiquement pas d’arbre sur les îles occidentales humides et balayées par le vent. Le grand dôme luxuriant du sycomore qui se dresse à côté de l’école de ce village depuis le jour de sa construction, il y a plus de 150 ans, rappelle à quel point cet arbre est majestueux.