Avant que Touchstone ne soit Touchstone

Par Walter van Rijn - Permettez-moi de vous ramener aux débuts. Le 100ème numéro de Touchstone nous invite à la recherche du premier.

À quelle vitesse l’histoire est oubliée !

Le premier  numéro de Touchstone, datée de juin 1995, fût édité par Maddy. Mais ce n’est pas le premier bulletin d’information de l’OBOD. Avant que Touchstone ne soit Touchstone, les publications précédentes n’étaient que les OBOD Newsletters, et je ne leur avait donné aucun numéro, juste une date. Le premier que j’ai édité date de juillet 1993. Ce n’est cependant pas le tout premier bulletin d’information non plus. Juin 1993 a été édité par Stephanie, et je possède un exemplaire d’un bulletin trimestriel non daté ; et en le lisant, je suppose qu’il a été réalisé par Philip à l’automne 1992. Avant cela, nous atteignons les royaumes de la préhistoire. Quelque part en 1992, Philip me demanda si j’étais intéressé à travailler pour l’OBOD en tant que rédacteur en chef du bulletin d’information. L’OBOD se développait rapidement et il était nécessaire de faire une édition régulière du bulletin d’information. Il m’était possible de prendre également en charge certaines tâches de Stéphanie qui s’occupait de la partie pratique. Elle continua de gérer l’OBOD, plus spécialement lorsque Philip voyageait et animait des ateliers. À l’époque, le bureau de l’OBOD était une pièce minuscule où Stephanie et Annie réalisaient la plupart du travail. Il est vite devenu clair pour moi que la croissance rapide de l’OBOD générait une énorme quantité de copies, de tris, d’agrafages, sans compter l’envoi  des Gwersi, la mise à jour de la base de données et le traitement de nombreuses lettres. Pourtant, tout était à petite échelle, et fait avec beaucoup de plaisir et d’improvisation. Je me souviens d’avoir apporté de gros sacs postaux de Gwersi à la maison d’Annie pour les rendre prêts à être postés. J’ai utilisé un buggy qui s’est quasiment effondré sous le poids, en tentant de maintenir l’équilibre de l’ensemble, tout en le poussant sur le pavage rugueux près de la gare.

Mes compétences en informatique avaient besoin d’être mise à niveau et je me souviens d’avoir appris auprès de Matthew (le fils de Philip), l’utilisation de Pagemaker sur un petit Macintosh II, qui avait un  écran miniature, mais tout a fonctionna finalement avec des bons vieux ciseaux, du découpage et du collage. Je me suis également occupé de la copie de tous les gwersi et bulletins d’information. Copier des milliers de pages sur un photocopieur qui n’était pas vraiment fait pour cela, eu pour résultat que le technicien devait faire une maintenance hebdomadaire. Très vite, je mémorisais son numéro de téléphone et en septembre 1994, il m’annonça que le compteur du photocopieur indiquait que j’avais atteint la un-millionième photocopie. C’était incroyable de voir l’OBOD se développer et, à travers le bulletin d’information, d’être en contact avec tout un réseau « d’Obodiens » dans le monde entier. Parfois, vous pouviez entendre une voix étonnée dans le bureau dire : « regardez ces gwersi vont à … Zimbabwe ».

En regardant en arrière sur cette période merveilleuse de ma vie, je ne suis pas en mesure de remercier suffisamment Philip, Stephanie et l’OBOD pour cette opportunité qu’ils m’ont donnée. J’ai absorbé de nombreuses idées, et en tant qu’artiste, je les utilise dans ma façon de travailler. Par exemple, j’utilise souvent des concepts que je laisse développer « organiquement ». Je les maintiens sur la bonne voie sur la vague du temps en leur accordant de l’attention, tout en conservant un esprit ouvert à ce qui les entoure. Cela semble un peu abstrait, mais en ce moment, je travaille sur une installation « The Eternal Body of Man ». Il relie la qualité solide et visible des objets au mouvement et à la fluidité. C’est à propos du processus d’émergence, de la visibilité de l’invisible et de l’instabilité. Le titre est une citation de William Blake dans laquelle il dit : « Le corps éternel de l’homme est l’imagination… ».

Je vois ce travail comme une installation temporaire dans le paysage, et j’écrirai à nouveau dans Touchstone lorsqu’il sera développé davantage.

Bien à vous avec la pluie, la grêle et le frai des grenouilles,

Walter

 

Traduction Richard BUSIAKIEWICZ – THOMAS