Le passé récent
Le Renouveau Druidique a commencé sous la forme d’un intérêt des érudits pour leur héritage pré-chrétien ; il en a résulté le développement de deux manifestations différentes du Druidisme : d’une part le Druidisme culturel qui s’est formé pour encourager les langues galloise, cornique et bretonne grâce aux Eisteddfodau, et d’autre part le Druidisme fraternel qui, comme la Franc-maçonnerie a été créé pour favoriser l’entraide entre les membres et pour soutenir des causes charitables.
Depuis le 18e siècle, certains auteurs ont suggéré que la Franc-maçonnerie descendait directement du Druidisme ; ils pensaient que les Francs-maçons pratiquaient une sorte de Druidisme tardif. Il est possible que certains membres des organisations druidiques fraternelles aient considéré que leurs activités étaient aussi bien mystiques que fraternelles, mais cette spiritualité était fermement intégrée dans un contexte chrétien : la Bible était présente à chaque réunion et les discussions sur la religion interdites. Même ainsi, il est possible que certains individus et petits groupes aient considéré le Druidisme comme un chemin spirituel distinct depuis le temps de William Stukeley, mais ce ne fut qu’au début du vingtième siècle qu’un troisième type de Druidisme commença à être remarqué : celui qui promouvait publiquement le Druidisme en tant que pratique spirituelle à part entière.
Au tout début du vingtième siècle, un individu dynamique et loquace, George Watson MacGregor-Reid, commença à promouvoir le Druidisme en tant que voie spirituelle pouvant réunir les adeptes de nombreuses religions ; le groupe qu’il a mené, The Ancient Druid Order (L’Ordre des Anciens Druides) devint le moyen de transmettre de nombreuses idées que des groupes comme la Société Théosophique et l’Ordre de la Golden Dawn avaient exprimées au siècle précédent. Une trame complexe commençait à se tisser d’elle-même, s’inspirant des anciens Druides, du travail des Druides du Renouveau et des enseignements pérennes de la Tradition Occidentale des Mystères, laquelle s’inspirait de sources aussi anciennes que le Pythagorisme et le néo-Platonisme.
Dans les années 1940 et 1950, le Ancient Druid Order a attiré à lui deux personnages qui ont agi comme des catalyseurs dans le regain d’intérêt pour le paganisme que nous connaissons aujourd’hui. Gérald Gardner et Ross Nichols ont tous les deux rejoint l’Ordre et, plus tard, Gardner devint la figure de proue de la promotion de la religion Wicca, ou Witchcraft (Sorcellerie/Magie), alors que Nichols – enthousiasmé par « La Déesse Blanche » de Robert Graves décrivant sa découverte d’un langage des arbres druidique – développa le Druidisme en se concentrant sur la tradition et la mythologie celtiques. À eux deux, ils ont élaboré un cycle de huit célébrations qui sont, aujourd’hui, les fondations des pratiques tant wiccanes que druidiques.