AprĂšs avoir terminĂ© mes Ă©tudes au grade de druide en fĂ©vrier, je me suis retrouvĂ©e instinctivement Ă regarder en arriĂšre Ă travers les Gwersi des trois grades, mon carnet de notes et les lettres de mes tuteurs – revivant un voyage de sept ans qui a Ă©tĂ© rempli d’Ă©merveillement et de dĂ©fi. J’ai ensuite commencĂ© Ă parcourir les anciens exemplaires de Touchstone – j’ai gardĂ© tous les numĂ©ros depuis que j’ai rejoint lâOBOD – pour dĂ©couvrir qu’ils Ă©voquaient des souvenirs tel un morceau de musique ou une fragrance oubliĂ©e depuis longtemps qui vous donne soudainement l’impression d’ĂȘtre de retour dans le passĂ©. Ils m’ont Ă©galement fait rĂ©aliser Ă quel point, ou pour ĂȘtre plus prĂ©cise, Ă quel niveau de proximitĂ© je me suis rapprochĂ©e dans ma relation avec lâOBOD.
J’ai fĂ»t enchantĂ©e par le premier numĂ©ro que j’ai reçu (n°20, mars 1997) Ă©ditĂ© par Maddy Johnson, et jâeu immĂ©diatement le sentiment d’avoir trouvĂ© ma maison, plus encore qu’avec les premiers Gwersi. Ă travers les articles, la poĂ©sie et les histoires, j’ai ressenti l’atmosphĂšre, l’Ăąme de groupe, de l’Ordre, et je me suis senti profondĂ©ment en phase avec elle, sachant que c’Ă©tait quelque chose dont je voulais faire partie.
La premiĂšre fois que j’ai lu le numĂ©ro 20, les contributeurs inspirants Ă©taient des noms sans visage, des gens dont je ne connaissais rien, câest pourquoi l’une des choses qui me frappa avec le plus de force lors de la relecture fĂ»t le nombre de ces personnes que j’ai maintenant rencontrĂ©es ou avec lesquelles j’ai Ă©tabli un lien : Pat Mead, le seul compagnon Ovate de Glastonbury de ma premiĂšre ClairiĂšre, Dave Smith, dĂ©sormais connu, et reconnu de tous, sous le nom de Damh Smith, Andrew Smith, un membre dâun groupe druidique local que je rejoignis ultĂ©rieurement, et Julia Day de Capall Bann qui publia mon livre en 2002
Plusieurs Ă©ditions de 1998 contiennent des documents sur la toute premiĂšre AssemblĂ©e annuelle, ramenant de bons souvenirs de sa chaleur et de sa simplicitĂ©. Tout s’est passĂ© le samedi, plutĂŽt que sur deux jours comme c’est le cas aujourd’hui ; l’AssemblĂ©e assis en cercle avec Philip sur l’herbe devant la salle de l’Ă©glise Saint-BenoĂźt. LâassemblĂ©e a Ă©tĂ© suivie d’un Eisteddfod Ă la fois beau et intime â un petit cercle assis dans la salle avec des artistes se produisant au centre, Ă seulement quelques mĂštres du public. Il n’y avait pas de fĂȘte avant cela, et le seul rafraĂźchissement, pour autant que je me souvienne, fĂ»t des verres d’eau du robinet car c’Ă©tait une soirĂ©e exceptionnellement chaude. L’Eisteddfod sâacheva avec tout le monde se donnant la main pour dire « Nous jurons, par la paix et l’amour de se tenir debout… » et en scandant l’Awen. Je me sentais littĂ©ralement « dans les Ă©toiles », ce qui me conforta dans lâidĂ©e  que j’Ă©tais « rentrĂ© Ă la maison ».
L’examen des Ă©ditions prĂ©cĂ©dentes souligne Ă quel point tout a changĂ©, tout en restant identique au sein de l’Ordre, comme pour le cycle des saisons et le cours de nos vies individuelles â une partie importante de l’enseignement druidique. Il y a un sentiment de continuitĂ©, de stabilitĂ©, d’enracinement, mais aussi de dynamisme, de nouvelles personnes apportant de nouvelles idĂ©es et approches. Un exemple Ă©vident est les trois rĂ©dacteurs du magazine et la saveur diffĂ©rente que chacun a ajoutĂ©e au chaudron d’inspiration qu’est Touchstone. En aoĂ»t 1997, Maddy a transmis le flambeau Ă Damh, le magazine acquĂ©rant en mĂȘme temps une nouvelle charte graphique, remplacĂ©e plus tard par le design de Paul Crabb qui orne actuellement la couverture. En septembre 2000, le flambeau de l’Ă©diteur a Ă©tĂ© Ă son tour mis entre les mains de Penny.
« The Forging » de Nicola Player (juin 1997) rĂ©sume magnifiquement l’esprit du druidisme dans ses dĂ©tails poĂ©tiques, un esprit qui m’a inspirĂ© et que je commence tout juste Ă dĂ©couvrir au moment oĂč cette histoire a Ă©tĂ© imprimĂ©e. Le rĂ©cit Ă©vocateur et Ă©mouvant de Mara Freeman de son « Initiation bardique Ă Penmaenmawr » dans le mĂȘme numĂ©ro rend compte Ă©galement de cet esprit. Il est toujours intĂ©ressant de lire les initiations et les expĂ©riences des autres membres tandis que nous parcourons des chemins parallĂšles Ă cette route lumineuse qu’est le druidisme ; il est interessant d’ĂȘtre Ă©tonnĂ© et encouragĂ© par les similitudes avec nos propres expĂ©riences et de contempler les diffĂ©rences. Le premier paragraphe de l’article de Steve Hounsome sur « The Druidic Tarot » (Octobre 2002), mentionnant les Ă©vĂ©nements de sa vie qui ont contribuĂ© Ă sa transition d’Ovate Ă Druide, Ă©tait quelque chose Ă quoi je pouvais m’identifier et il m’a fait prendre conscience des Ă©preuves et des rĂ©ussites communes que beaucoup d’entre nous expĂ©rimentent dans leurs vies.
En lisant les histoires et les articles de Touchstone, j’ai rapidement Ă©tĂ© saisi par le dĂ©sir de contribuer moi aussi Ă quelque chose, mais en tant que nouveau Barde, un arbrisseau Ă cĂŽtĂ© de chĂȘnes bien enracinĂ©s, j’ai trouvĂ© l’idĂ©e non seulement excitante mais plutĂŽt intimidante. Je n’Ă©tais pas sĂ»r de ce que je pouvais offrir pour l’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral, bien qu’une fois que j’ai sautĂ© le pas, ma contribution m’ait fait sentir encore plus profondĂ©ment que je faisais partie de la tribu OBOD â me donnant la chance de parler Ă d’autres Ă travers le pays et le monde que je ne rencontrerais jamais en personne.
J’ai un goĂ»t particulier pour les articles de style de vie druidique tels que « Personal Space » (Novembre 2001) et « A Hut I call my Own » (Juillet 2003) d’Elica MacGilp, sur ses expĂ©riences de travail dans le temple qu’elle a crĂ©Ă© dans un hangar au fond de son jardin, et « Living in Nature » d’Ana Adnan (Un autre excellent article est « Urban Druidry » (octobre 2003) de Samantha Conway, montrant que la beautĂ© et le sens peuvent ĂȘtre trouvĂ©s n’importe oĂč par ceux qui sont vraiment dĂ©vouĂ©s.
Le magazine est un forum prĂ©cieux pour Ă©changer des nouvelles et susciter lâenthousiasme pour des projets tel que celui des bosquets sacrĂ©s qui a commencĂ© en 1998 sous la direction de Clare Slaney. Il y eu beaucoup de lettres et d’articles au cours des annĂ©es suivantes montrant Ă quel point beaucoup d’entre nous avaient pris leurs outils pour planter des bosquets dans une variĂ©tĂ© d’endroits, des petits jardins jusquâaux grands espaces publics. Le dernier article en date de Dave Smith (Janvier 1998) dĂ©crit les aspects pratiques, les revers initiaux et la magie Ă©ventuelle de la plantation d’un bosquet dâifs sur les Sussex Downs.
Ă travers les pages de Touchstone, nous pouvons partager nos opinions sur les Ă©vĂ©nements qui affectent toute l’humanitĂ©, Druides et non-Druides. Le magazine a fourni un exutoire aux membres de l’OBOD dans le monde entier pour exprimer leurs pensĂ©es au lendemain du 11 septembre 2001, donnant un sentiment de force et d’unitĂ© mutuelles dans un monde dangereux et fragmentĂ©. Dans le « Chosen Chief’s Bit » (Novembre 2001 ), Philip rĂ©pond Ă la situation en offrant des mots sages sur la justice et les valeurs personnelles. Le mĂȘme numĂ©ro contenait un encart « Druides en tant que guerriers pour la paix », incluant le propre point de vue de Philip sur le sujet et des informations sur les principaux penseurs qui ont, tout au long de lâHistoire, suivi la voie de la paix. Il y avait Ă©galement une affiche « Druidisme et Paix », dĂ©crivant l’ancienne philosophie des druides Ă propos de la paix et les moyens que nous, en tant que membres de l’OBOD, avons Ă notre disposition pour Ćuvrer magiquement et spirituellement Ă cette fin. Au milieu des rapports terrifiants des mĂ©dias et de la rhĂ©torique souvent fanatique des politiciens, j’ai constatĂ© que la lecture du matĂ©riel donnĂ© par OBOD apportait un sentiment de calme, la sensation qu’il formait le moyeu d’une roue, reliant tous ceux qui ressentaient la mĂȘme chose, et offrait de l’espoir dans le savoir que nous pouvons modestement appliquer dans notre coin pour la paix.
Des articles sur des sujets pouvant ĂȘtre largement qualifiĂ©s comme politiques, se concentrant sur divers domaines tels que la guerre et la paix, la pauvretĂ© mondiale et l’Ă©cologie, sont frĂ©quents et ils nous encouragent Ă utiliser des moyens terrestres et magico-spirituels pour aider notre monde. « La plume est plus puissante que l’Ă©pĂ©e » de Theresa Verlaine Robson (mars 2002) dĂ©crit comment des militants ont pesĂ© sur la rĂ©solution de nombreux problĂšmes, tandis que « Politique pour les druides » d’Eileen Buchanan (avril 2004) offre des suggestions dans un contexte fascinant d’histoire et de tradition. L’article de Julian Vayne  »
« Extending the Circle – Practical Tips for Reverencing the EarthSpirit in the Everyday World » (DĂ©cembre 2001/Janvier 2002) est un dĂ©fi inspirant pour mener notre discours, en proposant de nombreuses façons de vivre de maniĂšre plus Ă©cologique. La lecture m’a conduit Ă ouvrir un compte auprĂšs de l’Ecology Building Society, preuve directe de l’efficacitĂ© de Touchstone.
C’est aussi addictif, et cet article a pris beaucoup plus de temps Ă Ă©crire que prĂ©vu car je continue Ă ĂȘtre dĂ©tournĂ©, trouvant des joyaux irrĂ©sistibles Ă relire tandis que je feuillette la pile des Ă©ditions prĂ©cĂ©dentes. Et je n’ai mĂȘme pas mentionnĂ© tous les rapports sur les camps OBOD, les rituels solitaires et ceux de groupe, l’histoire, la mythologie, la mĂ©ditation, la guĂ©rison…
Puisse Touchstone continuer de gagner en force et vigueur.