Utilisations
Les épines de la plante et sa densité de végétation font de l’ajonc une excellente plante de haies vives. Il peut aussi être utilisé comme barrière de protection pour les jeunes plants d’arbres dans les taillis et comme couverture pour le gibier à plume. On coupait autrefois des branches pour empêcher les souris et les oiseaux de détériorer les plate-bandes venant d’être plantées. Pline qui, le premier, donna le nom Ulex à la plante, disait qu’on plaçait les branches dans les cours d’eau pour recueillir la poussière d’or qui y était contenue. L’ajonc était alors séché puis brûlé, ce qui permettait de collecter l’or sous la forme de minuscules pépites dans les cendres.
En plus de son utilisation pour les haies, on récoltait traditionnellement l’ajonc pour en faire des fagots servant d’amadou pour allumer le feu. En 1864, on le cultivait dans le Surrey ainsi que dans d’autres comtés anglais pour cette utilisation particulière ; il était populaire auprès des boulangers auxquels on le vendait comme combustible pour leurs fours. Ses feuilles et ses branches contiennent une grande concentration en huile, ce qu’il fait qu’il prend feu facilement et qu’il brûle bien, donnant quasiment autant de chaleur que le charbon. Comme il peut y avoir beaucoup de bois mort dans les plantes âgées, l’ajonc peut poser problème lors d’étés chauds et secs. Les cendres sont riches en alcali ; on peut les mélanger avec de l graisse animale pour fabriquer du savon, ou avec de l’argile pour un substitut. On les répondait également dans les champs pour améliorer le sol.
On peut donner l’ajonc comme fourrage aux animaux. Un acre (environ 4000 m²) d’ajonc était réputé fournir suffisamment de fourrage d’hiver pour six chevaux. Sa contenance en protéines est la moitié de celle de l’avoine. Les chevaux et les chèvres peuvent manger les feuilles directement sur la plante, mais il était habituel de passer les branches sous une meule de pierre ou de les piler avec des maillets de bois. Les épines étaient ainsi écrasées et le bois réduit à une consistance de mousse, ce qui le rendait plus appétissant, en particulier pour les vaches et les moutons. On brûlait souvent délibérément les buissons afin d’encourager une nouvelle pousse, ce qui fournissait, avec l’herbe, une nourriture facilement accessible au bétail.
L’écorce et les fleurs produisent une belle teinture jaune. En Irlande (Eire), on utilisait également les fleurs pour parfumer et ajouter de la couleur au whiskey ; les Danois étaient réputés en faire de la bière. On peut encore les utiliser dans du vin et des infusions. Les boutons de fleurs récoltés et mis en bocal avec un peu de macis et quelques grains de poivre, dans une solution de vinaigre, de vin blanc et de sel, constituent un excellent pickle.