L’Ajonc

Après les rigueurs de l’hiver, l’ajonc recouvre les collines et les landes d’une agréable couverture de fleurs jaunes au parfum capiteux. C’est l’une des premières plantes à fleurir au printemps, la pleine floraison étant souvent au mois d’Avril. Avec les abeilles qui viennent de naître, occupées parmi les fleurs, il remplit les sens de la…

Description

L’ajonc est un buisson persistant appartenant à la famille des pois. Il forme un arbuste très ramifié et rabougri qui ne dépasse pas généralement les deux mètres de haut. Les feuilles sont très petites et sur les plants plus âgés, elles forment de longues épines en forme d’aiguille. On le trouve dans les prairies sauvages, les landes et lieux rocailleux ; il préfère un sol sec. En Anglais, il se nomme furze. Ce mot provient du nom anglo-saxon « fyrs » ; son autre nom anglais, gorse, provient de l’anglo-saxon « gorst » qui signifie « rebut », en référence aux grandes landes où on le trouve souvent. En Français, le mot « ajonc » serait : « une altération phonétique de « jonc », par l’intermédiaire du mot régional du Berry « agon » désignant la plante ». Le mot Latin Ulex, désigne : « un arbuste indéterminé (…). Il provient sans doute du Grec ulê, signifiant « broussaille. »[1]

[1]Ajout de la traductrice. Merci Wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Ulex

Utilisations

Les épines de la plante et sa densité de végétation font de l’ajonc une excellente plante de haies vives. Il peut aussi être utilisé comme barrière de protection pour les jeunes plants d’arbres dans les taillis et comme couverture pour le gibier à plume. On coupait autrefois des branches pour empêcher les souris et les oiseaux de détériorer les plate-bandes venant d’être plantées. Pline qui, le premier, donna le nom Ulex à la plante, disait qu’on plaçait les branches dans les cours d’eau pour recueillir la poussière d’or qui y était contenue. L’ajonc était alors séché puis brûlé, ce qui permettait de collecter l’or sous la forme de minuscules pépites dans les cendres.

En plus de son utilisation pour les haies, on récoltait traditionnellement l’ajonc pour en faire des fagots servant d’amadou pour allumer le feu. En 1864, on le cultivait dans le Surrey ainsi que dans d’autres comtés anglais pour cette utilisation particulière ; il était populaire auprès des boulangers auxquels on le vendait comme combustible pour leurs fours. Ses feuilles et ses branches contiennent une grande concentration en huile, ce qu’il fait qu’il prend feu facilement et qu’il brûle bien, donnant quasiment autant de chaleur que le charbon. Comme il peut y avoir beaucoup de bois mort dans les plantes âgées, l’ajonc peut poser problème lors d’étés chauds et secs. Les cendres sont riches en alcali ; on peut les mélanger avec de l graisse animale pour fabriquer du savon, ou avec de l’argile pour un substitut. On les répondait également dans les champs pour améliorer le sol.

On peut donner l’ajonc comme fourrage aux animaux. Un acre (environ 4000 m²) d’ajonc était réputé fournir suffisamment de fourrage d’hiver pour six chevaux. Sa contenance en protéines est la moitié de celle de l’avoine. Les chevaux et les chèvres peuvent manger les feuilles directement sur la plante, mais il était habituel de passer les branches sous une meule de pierre ou de les piler avec des maillets de bois. Les épines étaient ainsi écrasées et le bois réduit à une consistance de mousse, ce qui le rendait plus appétissant, en particulier pour les vaches et les moutons. On brûlait souvent délibérément les buissons afin d’encourager une nouvelle pousse, ce qui fournissait, avec l’herbe, une nourriture facilement accessible au bétail.

L’écorce et les fleurs produisent une belle teinture jaune. En Irlande (Eire), on utilisait également les fleurs pour parfumer et ajouter de la couleur au whiskey ; les Danois étaient réputés en faire de la bière. On peut encore les utiliser dans du vin et des infusions. Les boutons de fleurs récoltés et mis en bocal avec un peu de macis et quelques grains de poivre, dans une solution de vinaigre, de vin blanc et de sel, constituent un excellent pickle.

Spiral triskelion (formed from mathematical Archimedean spirals), occasionally used as a Christian Trinitarian symbol

Propriétés protectrices

La nature épineuse de la plante signifie qu’elle est souvent vue comme ayant des pouvoirs de protection. Au Pays de Galles, on disait qu’elle protégeait des sorcières.

Dans les Highlands écossaises, le houx et l’ajonc étaient des arbres consacrés à la Cailleach Bheur, une sorcière bleue, associée à l’hiver et à la protection des animaux pendant cette saison. Elle renaissait à chaque All Hallows Eve (la Veille de Samhain) et provoquait le temps d’hiver avec son bâton fourchu magique qui gelait le sol à chaque fois qu’elle l’en tapait. La veille de Beltaine, elle retournait à la Terre, jetant son bâton fourchu derrière un buisson d’ajonc avant de se transformer en pierre.

En tant qu’arbre sacré, l‘ajonc a fait partie des bois servant à faire les feux de Beltaine chez les Celtes. On faisait passer le bétail entre deux feux afin qu’il soit purifié et protégé avant d’être relâché dans les prairies d’été. Quand cette tradition s’est éteinte, on faisait le tour des troupeaux et des bâtiments de ferme avec des torches d’ajonc afin de purifier l’air et de protéger les animaux de la stérilité.

Tes fleurs jaunes – oh elles sont pour moi
De l’or et un rayon de soleil entremêlés
Moses Teggart 1908

Propriétés guérisseuses

Culpepper affirme dans son manuel de phytothérapie que l’ajonc permet d’ouvrir les obstructions du foie et de la vésicule biliaire.

Une décoction de fleurs s’est avérée efficace contre la jaunisse et aussi pour provoquer l’urine, nettoyer les reins des graviers ou des pierres qui s’y sont déposées.

Des études du dix-neuvième siècle ont confirmé que la haute teneur en substances alcalines de la plante a un effet purgatif. On donnait une infusion de fleurs à boire aux enfants souffrant de la fièvre de la scarlatine. Il était également utilisé pour la purification de la maison :

… contre les puces, prenez de cette même herbe, et plongez-la dans de l’eau avec ses graines ; aspergez-en toute la maison, cela tuera les puces.

 

Spiral triskelion (formed from mathematical Archimedean spirals), occasionally used as a Christian Trinitarian symbol

Le Dieu Soleil

L’ajonc est intimement associé au dieu solaire Lugh, le dieu celtique de la lumière et de l’intelligence, de même qu’avec l’Équinoxe de Printemps, période à laquelle c’est l’une des seules plantes à être en pleine floraison. Cependant, le folklore l’attache à tous les festivals des mois de printemps et d’été car il est un symbole du pouvoir du soleil. Le festival celtique britannique de Lughnasadh, célébré le 1er Août, est appelé « Le Festival De l’Ajonc Doré ».

En tant que plante à feuilles persistantes qui fleurit tout au long de l’année, on dit que l’ajonc porte en lui une étincelle de l’énergie divine pourvoyeuse de vie du soleil, une étincelle qui peut même traverser les mois sombres de l’hiver. C’est un symbole d’encouragement et une promesse des bonnes choses à venir. L’ajonc nous conseille de rester concentré et optimiste, même dans les jours les plus sombres, de garder espoir et de rester constant pendant les périodes inévitables de difficulté dont nous faisons tous l’expérience.

Comme c’est l’une des premières plantes à fleurir au printemps, l’ajonc fournit une quantité importante de pollen aux abeilles qui sortent de leur hibernation. Le produit du labeur des abeilles, le miel, est le symbole celtique de la sagesse, car il est obtenu au prix d’un travail acharné et d’un dévouement sans faille. L’ajonc nous dit que si nous nous appliquons et gardons confiance en l’avenir, nous serons récompensés. Aussi sombre que soit la situation, il y a toujours la possibilité de périodes de fertilité, de créativité et de bien-être ; ses épines quant à elles nous rappellent leur protection contre les idées et les influences indésirables.

Traduction Okada