Le lierre dans l’histoire
Le lierre a toujours été utilisé dans différents buts tout au long de l’histoire et s’il est associé à Bacchus c’est parce qu’on dit qu’il poussait partout dans son pays d’origine, Nysa, selon la légende. Le site Modern Herbal résume son histoire et en donne la description générale suivante :
Le lierre était très estimé des anciens. Ses feuilles servaient à confectionner la couronne des poètes, de même que celle de Bacchus, à qui la plante était dédiée, probablement du fait de l’habitude de s’en ceindre le front pour éviter l’intoxication, qualité autrefois attribuée à la plante. Les anciens auteurs nous racontent que les effets de l’intoxication par le vin sont éliminés si on met à bouillir doucement une poignée de feuilles de lierre froissées dans le vin que l’on boit ensuite. C’est au lierre commun qu’il est fait allusion dans les idylles de Théocrite, et on suppose que le Lierre Doré de Virgile est une variété aux baies jaunes (Hedera chrysocarpa), maintenant très rare. Les prêtres grecs présentaient une couronne de lierre aux nouveaux mariés ; de tous temps, le lierre était considéré comme un symbole de la fidélité. La coutume de décorer les maisons et les églises avec du Lierre à Noël a été interdite par l’un des premiers Conciles de l’Église, du fait de son lien avec le Paganisme, mais la coutume dure toujours. Une feuille de Lierre est l’emblême des Gordon.
Les écrivains romains parlant de l’agriculture recommandaient de donner des feuilles de lierre comme nourriture au bétail, bien que les vaches ne les apprécient pas et que les moutons comme les cerfs n’en mangent que parfois l’hiver. Les larges feuilles persistantes offrent un abri aux oiseaux à la saison froide et beaucoup préfèrent construire leur nid dans le lierre plutôt que d’autres buissons.
Quand son bois atteint une taille suffisante, il peut être employé par les tourneurs du Sud de l’Europe, mais comme il est très mou, il est rarement utilisé en Angleterre, sauf pour aiguiser les couteaux des tailleurs de cuir. Il est très poreux, et les anciens pensaient qu’il avait la propriété de séparer le vin de l’eau par filtration, une erreur provenant du fait que le bois absorbe la couleur du liquide dans son passage par les pores. Sur le continent, il a parfois été utilisé en fines tranches comme filtre.
Autrefois, le dessin d’un buisson de lierre était dessiné sur les portes de tavernes anglaises pour indiquer l’excellence des spiritueux qu’on y vendait : d’où le dicton « Good wine needs no bush » ( traduction littérale : le bon vin n’a pas besoin de buisson ; dicton français correspondant : « à bon vin point d’enseigne »).
On se soucie moins des vertus médicinales du Lierre aujourd’hui. On l’estime principalement pour sa capacité ornementale de couvrir les murs inesthétiques et on dit qu’il est la seule plante qui ne rend pas des derniers humides. Il agit comme un rideau et les feuilles, par leur chute, forment une sorte d’armure qui retient et absorbe la pluie et l’humidité.
Le Lierre est très rustique : il est rare que ses feuilles soient endommagées par le gel et elles ne souffrent guère plus de la fumée ou de l’air vicié des villes industrielles. La plante peut vivre jusqu’à un grand âge, ses tiges devenant de plus en plus boisées et atteignant souvent une taille considérable – les troncs de lierre peuvent atteindre les trente centimètres de diamètre là où la plante a pu croître pendant de nombreuses années sans être dérangée sur les roches et les ruines. Les mois du printemps sont les plus propices à la plantation.