Le Prunellier

« De tous les arbres qui poussent si bien, Et qui ornent la vieille Angleterre, Aucun n’est plus grand sous le soleil Que le Chêne, le Frêne et l’Épine (noire). » Rudyard Kipling, Puck of Pook’s Hill (1906)

Le Prunellier est connu ésotériquement à la fois comme la Mère des Bois et la Vieille (Sorcière) des Bois.

Espèce : Prunus spinosa

Famille : Rosacaea (famille des rosacées)
Ogham : Straif (ST), un arbre chef
Gaélique écossais : Draighionn
Gaélique irlandais : Draighean
Gallois : Draenen ddu
Régent astrologique : Saturne et Mars

Spiral triskelion (formed from mathematical Archimedean spirals), occasionally used as a Christian Trinitarian symbol

Description

Type : le Prunellier est un arbre à feuilles caduques ; ses feuilles deviennent jaunes à l’automne et tombent en hiver, laissant apparaître un squelette noir, austère et noueux.

Habitat : On le trouve partout dans les Iles Britanniques ; le Prunellier réside à l’orée des zones boisées en formant des buissons et des haies denses, souvent en compagnie de l’Aubépine et du Sureau. J’ai trouvé un Prunellier au bord du Chemin de Crête sacré à proximité des Forges de Wayland, et sur le chemin conduisant au Cheval Blanc de Uffington.

Taille : Le Prunellier est plutôt un grand arbuste qu’un arbre ; il présente des branches noires tordues, et peut pousser jusqu’à trois mètres de hauteur. Traditionnellement, on dit que le Prunellier ne dépasse jamais les quatre mètres[1].

Écorce : « Rugueuse et écailleuse, orange vif juste sous la surface gris sombre.[2]

Branches/Rameaux : les buissons sont sombres, denses et épineux ; les branches et les rameaux sont tordus et poussent dans toutes les directions. L’aubier est jaune clair et le duramen brun.

Épines : : L’arbre porte de méchantes épines longues et pointues et, si l’on s’y pique, cela peut facilement s’infecter.[3]

Fleur : L’arbre produit, dès le début du printemps, de petites fleurs blanches et délicates, au parfum de musc et aux pétales ovales groupés en forme d’étoile [4]. Les fleurs, qui sont fines et arrondies aux bords dentelés, apparaissent avant les feuilles au début du mois de Mars et fleurissent pendant plusieurs mois. Elles sont habituellement blanches, mais parfois roses, avec des étamines à pointe rouge[5].

Feuilles : Elles sont petites, vert foncé et ovales ; elles deviennent jaunes avant de tomber en hiver[6].

Fruits : De petites baies rondes bleu-nuit, parfois pourpre foncé ; elles apparaissent en été, et mûrissent après les premières gelées[7]. Le jus de prunelle peut être utilisé comme encre ou pour faire une teinture rouge vif[8].

Utilisations commerciales : Le bois est principalement utilisé pour fabriquer des cannes de marche et des shillelaghs irlandais. Les baies peuvent entrer dans la composition d’un gin de prunelle ou d’une confiture de fruits. Il a également des propriétés médicinales.

[1]The Wisdom of Trees de Jaéne Gifford, p.122
[2]Celtic Tree Mysteries de Steve Blamires, p.165
[3]The Spirit of the Trees, page 185
[4]Tree Wisdom, page 79
[5]The Wisdom of Trees, page165
[6]Tree Wisdom, page 79
[7]The Wisdom of the Trees, page 122, Tree Wisdom, page 79
[8]The Wisdom of the Trees, page 126

Propriétés Médicinales

Le fruit du Prunellier, la prunelle, mûrit et s’adoucit après les premières gelées. En en ayant goûté un au mois d’Août, je l’ai trouvé extrêmement amer. Une boisson à base d’alcool, le Gin de Prunelle, est faite avec cette petite baie sombre et est utilisé à la fois pour ses propriétés médicinales et magiques. On a trouvé des prunelles dans des sites archéologiques datant des périodes du Mésolithique et de l’Age de Fer (8000 à 2700 avant l’ère commune), prouvant que les baies de prunellier faisaient partie du menu des premiers hommes[1].

Les prujnelles sont un tonique très amer. Elles sont astringentes, stimulent le métabolisme, purifient le sang et ont des propriétés laxatives et diurétiques. Elles soulagent l’indigestion, l’eczéma, l’herpès, les allergies, les refroidissements, les catarrhes, les névroses, les faiblesses cardiaques, les calculs rénaux ainsi que les problèmes de peau, de vessie et de prostate. Elles dispersent les toxines[2]. Au 17e et 18e siècles, on faisait une boisson de prunelles qui servait de purgatif pour traiter les « flux du ventre »[3].

« Les fruits et les feuilles de Prunellier contiennent des tanins, des acides organiques, des sucres et de la vitamine C. Infusées dans de l’eau bouillantes, les fleurs ont des propriétés légèrement diurétiques, toniques et laxatives. Les fruits séchés sont utilisés pour traiter les désordres de la vessie, des reins et de l’estomac. L’infusion de feuilles peut être utilisée comme bain de bouche pour traiter les maux de gorge, l’amygdalite et la laryngite. C’est aussi utile pour la circulation, améliorer la qualité du sang et l’absorption des nutriments. » (The Wisdom of Trees, page 127)

Sur le site internet anglais Green Man Tree Essences, on peut lire : « Prunellier – Circulation. Aide à l’absorption des énergies nécessaires à la vie. Stabilise les émotions. Apporte l’espoir et la joie. Stimulant. »

On peut faire une décoction avec les feuilles ; celle-ci, une fois refroidie, est un excellent bain de bouche et gargarisme pour ceux qui souffrent d’amygdalite et de laryngite. Elle peut également être utilisée comme bain apaisant pour les yeux. Une infusion faite de poudre d’écorce a un effet calmant sur les nerfs. (Celtic Tree Mysteries, page 166)

On peut faire un jus, un sirop, une gelée, de la confiture, du vin ou une sorte de gin avec les prunelles. On en nfait une excellente confiture en association avec des pommes[4]. Essayez de préparer de la teinture de Prunellier à base de gin de prunelle !

[1]The Spirit of Trees, pages 185-188
[2]The Spirit of Trees, page 187
[3].Tree Wisdom, page 82
[4]The Spirit of Trees, page 187

Folklore

Partout en Europe, le Prunellier est présenté dans de nombreux contes de fées comme un arbre de mauvais présage. Appelé Straif dans l’Ogham, cet arbre a la plus sinistre réputation de la tradition celtique des arbres. Il parait que le mot anglais « strife » signifiant « conflit » dérive de ce mot celtique. Un hiver long et rigoureux est appelé « Hiver du Prunellier ».

Pour les sorcières, il représente souvent le côté sombre de l’Art. Cet arbre est consacré aux aspects Sombre, ou Vieille Femme de la Triple Déesse et représente les phases de Lune Décroissante et de Lune Noire. Le Prunellier est parfois appelé le «celui qui renforce et garde les sombres secrets »[1].

L’arbre est en relation avec la guerre, les blessures et la mort ; il est associé à la Cailleach écossaise – la Vieille de la Mort, et la Morrigan irlandaise. En Écosse, l’hiver commence quand la Cailleach (qui est aussi la Déesse de l’Hiver) frappe le sol avec son bâton de Prunellier.

Dans le folklore chrétien, le Prunellier est considéré comme un arbre sinistre associé aux sorcières. Le Prunellier était souvent utilisé pour « lier et dynamiter ». Une tige noire est une baguette de Prunellier sur laquelle on a fixé des épines à une extrémité, et que l’on utilisait pour causer du tort aux autres. Dans le folklore britannique, un Sorcier utilise le Prunellier[2] dans les rituels de malédiction. Les sorciers anglais étaient réputés utiliser les épines pointues, appelées les « épingles du sommeil », pour percer les pavots dans leur malédictions[3]. Dans le folklore du Devon au Sud en Angleterre, on disait que les Sorcières avaient des bâtons de marche en Prunellier, avec lesquels elles faisaient beaucoup de dégâts localement. Les Sorciers et les hérétiques étaient brûles sur des bûchers de Prunellier. On disait au Moyen-Age que le Diable piquait les doigts de ses adeptes avec une épine de Prunellier[4].

Le Prunellier est aussi associé à la Sorcellerie en Écosse. En 1670, à Édimbourg, le major Thomas Weir fut brûlé comme sorcier avec son outil magique le plus puissant – un bâton de Prunellier, sculpté en forme de tête de satyre, auquel on attribuait de fantastiques pouvoirs – il aurait même été capable de voler dans les airs. Le major Weir clamait qu’il avait reçu ce bâton magique du Diable, mais il est bien plus probable qu’il l’ait obtenu quand il servait comme officier sous les ordres du Général Leslie en Irlande. Le major était un pieux Covenantaire et les gens venaient de loin pour écouter ses sermons. Il était considéré comme le « Saint de l’Arche de l’Ouest » (la Porte Ouest – un quartier de la ville d’Édimbourg), jusqu’à un jour en 1670, au lieu de son sermon habituel, il confessa des années de débauche avec sa sœur, Jean, à la congrégation. Le frère et la sœur furent jugés et condamnés à mort. On dit que son fantôme, ainsi que le bâton de Prunellier tristement célèbre, hantent encore le district West Bow d’Édimbourg[5].

La matraque irlandaise est appelée « bata » ou, plus populairement, un shillelagh, (d’après le nom de la forêt de Shillelagh près d’Arklow, dans le comté de Wicklow). Tous les jeunes hommes étaient entraînés à l’auto-défense avec ce bâton de combat irlandais. Même si parfois il était fait en Chêne, en Frêne ou en Houx, le shillelagh est habituellement fabriqué avec du Prunellier, qui est dur, fort, abondant et a une poignée bien pratique formée à la racine de l’arbuste. L’écorce noire est particulièrement dure. Le bois était séché en l’enterrant dans un tas de fumier ou en l’enduisant de beurre, puis en le plaçant dans la cheminée.[6]

Le Prunellier peut également être utilisé dans les sorts de protection. Dans les contes irlandais, les héros étaient aidés par le Prunellier – s’ils lançaient une brindille de prunellier derrière eux, celle-ci prenait racine et formait une barrière impénétrable ou une forêt, ce qui stoppait le géant qui les poursuivait[7]. En Angleterre, les Sorcières gravaient la rune norroise thorn sur une latte de Prunellier pour la protection.

Souvent, dans les contes de fées, tel que « la Belle au Bois Dormant », le Prunellier forme le roncier épais et impénétrable qui cache le château magique aux intrus de même qu’aux princes ! Afin de prouver sa valeur, le prince doit se frayer un chemin à travers cette forêt d’épines pour sauver la princesse.

On dit que le Prunellier fleurit la veille de Noël, tout comme l’épine sacrée de Glastonbury. Cet arbre a la réputation d’avoir fait partie de ceux qui ont été employés pour fabriquer la couronne d’épines du Christ à sa crucifixion.

Là où le Prunellier pousse à côté de sa plante sœur l’Aubépine, le site est particulièrement magique[8]. Le Prunellier coiffait souvent le Mat de Mai, enroulé avec de l’Aubépine ; on l’appelle la  « Mère des Bois ». Au Nouvel An, les célébrants faisaient des couronnes de Prunellier qu’ils brûlaient dans le feu du Nouvel An. Les cendres étaient utilisées pour fertiliser les champs. Le Prunellier était parfois tressé en couronnes avec le Gui pour porter chance à l’année qui s’ouvrait, et les guirlandes en décoraient les Pommiers[9].

[1]Tree Wisdom, page 82
[2]Manche à balai, dont l’extrémité est fourchue
[3]Tree Wisdom, page 81
[4]L’Oracle de la Nature, page 76
[5]Famous Edinburgh Crimes, pages 17-22
[6][pas trouvé dans le texte où elle se situe] L’Oracle de la Nature par Will Worthington
[7]Tree Wisdom, page 81
[8]L’Oracle de la Nature
[9]Tree Wisdom, page 80

Spiral triskelion (formed from mathematical Archimedean spirals), occasionally used as a Christian Trinitarian symbol

Légende celtique

Dans The Word Ogham of Morainn, il est dit pour le Prunellier : effort prudent, le plus fort du rouge, forte teinture rouge sur le métal, et haie (au bord) d’un torrent »[1]. Steve Blamires enseigne que le Prunellier est associé avec les guerriers, la guerre, le sang et la mort. La haie fait référence aux lances des guerriers, et le torrent est leur rapide avanceée dans la bataille. Selon Steve Blamires : « Straiph, c’est le Prunellier ; la haie (au bord) d’un torrent, c’est Straiph »[2].

Dans la légende irlandaise « la Poursuite de Diarmaid et Grainne », un passage décrit Sadhbh en train de manger des prunelles, ce qui la rend enceinte. Elle donna naissance à un fils qui naquit avec une grosseur sur la tête. La grosseur se révéla être un ver ou un serpent. Le serpent fut finalement tué en sacrifice pour un autre homme. Dans L’Épée d’Oscar, les prunelles font partie du thème sacrificiel aussi. Le thème du Prunellier dans les histoires traditionnelles indique souvent la mort d’un guerrier au service du Haut Roi ou de la tribu. »[3].

Dans The Word Ogham of Cuchulain, le Prunellier est « une brume de flèche » et de la « fumée qui s’élève du feu ». Ce sont deux kennings (métaphore ou figure de style) pour parler de la mort[4].

[1]Celtic Tree Mysteries, page 166
[2]Celtic Tree Mysteries, page165
[3]Celtic Tree Mysteries, page 168
[4]Celtic Tree Mysteries, page 168

Références littéraires

Référence biblique : « Il a été mis une épine dans ma chair, le messagere de Satan poour me souffleter ». (2 Corinthiens, ch.9, v.19)[1]

De tous les arbres qui poussent si bien,
Et qui ornent la vieille Angleterre,
Aucun n’est plus grand sous le Soleil
Que le Chêne, le Frêne et le Prunellier.

(Puck of Pook’s Hill de Rudyard Kipling, 1906)[2]

[3]
[1]The Wisdom of Trees, page 122
[2]The Wisdom of the Trees, page 125
[3]Graphique provenant du site OBOD

Oracle Ogham

Straif (ST)[1]. Le tirage du bâtonnet ou de la carte du Prunellier indique les actions du destin dans votre vie, quelque chose qui vous ne pouvez pas éviter mais auquel vous devez faire face et gérer. Le Prunellier vous donne la force d’accepter et de persévérer face à l’adversité. La prunelle s’adoucit à l’arrivée de l’hiver et des premières gelées. Accepter le destin et l’adversité comme un défi et les faire travailler pour vous aboutit à une douceur inattendue dans votre vie.

Le Prunellier peut aussi annoncer la présence des déités sombres dans votre vie, telles que la Morrigan et le Dagda irlandais. Là encore, c’est un signe de force spirituelle et de soutien qui est disponible pour vous si vous relevez le défi. C’est l’un des arbres associés aux Bean Sidhe (Banshee ou femme du Sidh) et le Dubh Sidhe ( les Sombres Fées, déités sombres réputées se manifester sous la forme de corbeau pour causer du tort, tricksters). « Straif offre également l’initiation aux mystères de la conquête de soi et de la transcendance[2]. » Oser voyager avec les déités sombres du panthéon celtique est une aventure spirituelle au niveau le plus profond ! Le Prunellier ouvre le passage vers l’initiation du Monde d’en Bas. Une méditation sous un buisson de Prunellier pendant la période de Samhain peut vous mettre en contact avec les puissantes déités du Monde d’en Bas, telles que Morrigan. Portez une amulette protectrice gravée de l’ogham du Prunellier, des prunelles ou une baguette de Prunellier si vous décidez de le faire.

Le Prunellier est un arbre qui nous aide à faire face à la nécessité de notre propre mort. Dans de nombreuses pratiques magiques, nous sommes encouragés à faire face à la mort, afin de réduire notre peur morbide que nous en avons. Les initiations sont souvent des reconstitutions de notre propre mort et de notre renaissance.

Du côté négatif, le Prunellier peut indiquer une attitude négative et rancunière persistante qui vous attire des expériences difficiles. Le Prunellier peut indiquer une peur morbide et régulière de la mort. Vos croyances sur la vie modèlent la façon dont la vôtre se déroule. Le Prunellier peut être compris comme le rappel de ne pas entretenir dans votre vie des scènes négatives, mais de les réinterpréter d’une façon plus positive, pour attirer davantage d’expériences constructives.

[1]Oracle Celte des Arbres
[2]Ogham, the Celtic Tree Oracle of the Trees, page 118

Spiral triskelion (formed from mathematical Archimedean spirals), occasionally used as a Christian Trinitarian symbol

Utilisations magiques

Selon John Matthews, le message du Punellier est : « La Magie est Partout ».[1]

Jane Gifford assigne Morrigan comme déité associée au Prunellier, de même que la couleur rouge, les planètes Mars et Saturne, l’Opale Noire et la polarité féminine. Les principaux attributs sont : « l’inévitabilité de la Mort, la protection et la vengeance, la lutte et la négativité. »[2]

Le Prunellier est utilisé pour la purification, de même que pour la protection : il débarrasse l’atmosphère de l’énergie négative. Il traite les problèmes au niveau karmique, ceux-ci ne pouvant être évités. La méditation sur le Prunellier peut purifier notre esprit des pensées et impulsions négatives au plus profond niveau de notre psyché. Il peut nous aider à combattre la peur, la dépression et la colère. On peut imaginer que les épines du Prunellier percent l’abcès des pensées négatives accumulées et de libèrent les toxines émotionnelles qui peuvent alors commencer à guérir[3].  L’utilisation de l’Aubépine, arbre sœur plus doux, en conjonction avec le Prunellier, peut aider le processus de guérison.

Le Prunellier est traditionnellement utilisé dans la protection contre le mal, la création des frontières, la purification et la confrontation avec notre propre côté obscur. Le Prunellier disperse la négativité, les toxines, les vieilles blessures et les impuretés. Il peut être utilisé dans les exorcismes. Il est associé aux déités chtoniennes et protectrices.

Avec le bâton de Prunellier,
Je trace la démarcation.
Tout malheur et méchanceté
Ainsi je les confonds.

Je me suis coupé une baguette dans le Prunellier rencontré le long du Chemin des Crêtes à proximité des Forges de Wayland (et j’y ai laissé un peu de sang). J’ai également gardé ce que j’ai enlevé de la baguette, ce qui comprend les feuilles, les branchettes et les baies, et je les ai faites sécher. J’utilise le prunellier pour établir des limites quand je pratique la magie, de façon à ce que rien de mauvais ou d’indésirable ne puisse entrer dans mon Cercle ou mon Bosquet.

Je porte aussi sur moi un « sac mojo » d’herbes protectrices. J’y ai inclus des prunelles séchées pour leurs pouvoirs de protection. Les outils magiques en Prunellier se présentent sous de nombreuses formes : le shillelagh irlandais, les cannes de marche, les bâtons, les baguettes, les épines, les baguettes d’ogham, les baies. La plupart d’entre eux sont utilisés pour la protection même si certains utilisent toujours l’énergie du Prunellier pourles malédictions. Les outils en prunellier doivent être traités avec le plus grand respect.

[1]L’oracle de la Nature
[2]The Wisdom of the Trees, page127
[3]Tree Wisdom, page 84

Guérir avec les arbres épineux

La prochaine fois que vous êtes malade ou déprimé, imaginez que vous êtes allongé sur votre lit et qu’en pleine nuit, deux étranges sœurs entre dans votre chambre, l’une habillée de noir et l’autre de blanc. Daighean[1] (Prunellier), la sœur sombre la plus âgée, évalue votre maladie d’un œil expérimenté. Elle passe rapidement ses mains sombres et sèches au-dessus de votre corps, touchant des points ça et là, ce qui vous cause une douleur aiguë. Elle marmonne d’étranges incantations à peine audibles, d’une voix lente et grinçante. Elle est effrayante, mais vous devez lui faire confiance si vous voulez guérir. Toutes les images négatives que votre imagination a pu entretenir surgissent  de votre subconscient comme les personnages fantomatiques d’un festival de Samhain. La nuit s’achève et l’aube approche. Lasse, la sœur aînée recule et la douce Huath (Aubépine) prend sa place. Habillée de blanc avec de longs cheveux blonds, elle pose une main douce et fraîche sur votre front, murmurant ses propres incantations d’une belle voix cristalline. Les fantômes s’éloignent avec la lumière et la douleur s’apaise. Tandis qu’elle balaie de ses mains pâles votre corps de haut en bas, touchant les mêmes endroits que sa sœur sombre, la douleur disparaît et vous vous sentez rafraîchi. Et quand vous vous endormez d’un sommeil doux et réparateur, les deux sœurs quittent votre chambre, leur travail terminé.

Les périodes de l’année les plus propices à l’utilisation du Prunellier pour la purification et le bannissement sont Imbolc (1ezr Février) et Samhain (31 Octobre). À Imbolc, le Prunellier est l’un des premiers arbres à fleurir, il facilite donc l’arrivée du Printemps.

Dans l’Ogham celtique, le Prunellier, appelé Straif, règne la période mystique des trois jours de Samhain, du 31 Octobre au 2 Novembre, où il marque « l’ouverture des voiles entre le physique et le spirituel »[2]. Le Prunellier peut être utilisé pour créer des limites sûres grâce auxquelles on peut communiquer avec les morts pendant cette période qui y est propice, tout en étant protégé des mauvais esprits.

Du fait que ses baies mûrissent pendant l’Hiver, il nous aide, à Samhain, à nous préparer pour la sombre saison qui arrive[3]. Pendant cette période étrange, on dit que la Morrigan et le Dagda s’accouplent. Le Prunellier aux fruits hivernaux est associé aux initiations du monde d’En Bas. La Cailleach annonce l’hiver en frappant le sol de son bâton ancien de Prunellier.

Le Prunellier est aussi utilisé pour célébrer la magie de fertilité du Jour de Mai, en compagnie de son arbre sœur, l’Aubépine. Les baguettes de Prunellier servaient pour la divination et l’accomplissement des vœux pendant cette période favorable de l’année. Les chambres nuptiales étaient décorées avec des fleurs d’Aubépine et de Prunellier en Mai, le parfum musqué des fleurs stimulant le désir.[4]

Comme le Prunellier et l’Aubépine sont des arbres sœurs, ils représentent la moitié sombre et la moitié claire de l’année. Le prunellier est l’arbre de Samhain, alors que l’Aubépine est celui de Beltaine.[5]

[1]Nom gaélique irlandais du Prunellier
[2]The Wisdom of Trees, page 122
[3]Tree Wisdom, page 82
[4]Tree Wisdom, page 85
[5]The Wisdom of Trees, page 124

Sort de protection

D’après Jacqueline Paterson[1]

Ce sort doit être pratiqué avec la claire intention de retourner toute volonté malveillante à sa source. En le projetant, la sorcière doit se dissocier de toute mauvaise intention, ou le sort se retournera contre elle. Achetez une bougie ayant la forme d’un corps ou sculptez-en une. Gravez le nom de la personne qui vous tourmente sur la bougie, en le ou la nommant à haute voix. Utilisez trois épines de Prunellier que vous enfoncez dans la bougie, l’une au niveau du front, la deuxième au cœur et la dernière dans l’estomac de la représentation corporelle. Allumez la bougie et au moment où elle atteint chacune des épines en brûlant, prononcez ces mots à chaque fois :

Que le mal retourne à celui qui l’a envoyé
Que moi et les miens soyons désormais libérés
Qu’aucune nuisance ni blessure ne puisse entrer ici
Car sont désormais purifiés ma voie et ma vie

Laissez la bougie brûler jusqu’au bout et s’éteindre. Voyez-vous vous-même libéré de l’énergie de l’autre personne. Votre intention Ne doit PAS être de blesser celui ou celle qui vous tourmente, mais de dissoudre toute connexion malveillante entre vous deux. Si votre tourmenteur continue de vous envoyer des énergies malsaines, ce sera maintenant sa responsabilité et cela lui rebondira dessus. Ce sort a pour but la protection et la justice, pas la vengeance.

[1]Tree Wisdom, pages 86-87

Spiral triskelion (formed from mathematical Archimedean spirals), occasionally used as a Christian Trinitarian symbol

Déités

J’associe cet arbre avec la Morrigan et le Dagda irlandais, la Cailleach écossaise, Cerridwen la Galloise, et Morgane la Fée et Gwynn ap Nudd en Grande Bretagne ; ce sont toutes des déités du Monde d’en Bas, chthoniennes et sombres.

Jane Gifford associe le Prunellier avec la Morrigan[1], Steve Blamires le relie au Dieu irlandais Donn, un Dieu père en relation avec la mort. En tant que déité paternelle, ce dernier est un gentil guide qui nous aide à atténuer la peur associée à la mort.[2]

[1]The Wisdom of Trees, page 127
[2]Celtic Trees Mysteries, page 170

Rituel Druidique / Celtique

Les Druides utilisent souvent la magie des arbres dans leurs cérémonies. Les rituels pratiqués dans les bosquets sacrés ou nemetons sont particulièrement puissants. La présence du Prunellier dans le cercle de Samhain ou de Yule serait idéale.

Initiations : les baguettes ou bâtons de Prunellier peuvent être utilisés pendant les initiations. ils particulièrement efficaces quand ils sont en compagnie d’un bâton d’Aubépine pour représenter la mort et la renaissance : Samhain et Beltaine.

Samhain : pendant votre rituel de Samhain, vous pouvez vous servir d’un bâton de Prunellier pour que les célébrants passent par en dessous, sur la route du Monde d’En Bas.

Samhain ou Yule : pendant votre rituel de Samhain ou de Yule, vous pouvez cérémonieusement appeler la Cailleach Bheur, la Vieille Sorcière Bleue de l’Hiver, une déité écossaise effrayante qui, en frappant de son bâton magique de Prunellier sur le sol, fait commencer la saison de l’Hiver.

Chanson de la Cailleach Bheur

Pourquoi tant de joie et de bonne humeur ?
N’est-ce de l’hiver que vous avez peur ?
Je suis la vieille voilée de la forêt,
Rien de bon pour vous quand j’apparais.
Mon royaume est froid, sombre et mort.
Les arbres sont nus et la terre s’endort.
Mes chiens blancs aux yeux rouges la nuit tombée
Hurlent, en hommage aux trépassés.
Je frappe le sol de mon Prunellier !
Il n’y a plus rien de vert ni d’animé.
Je suis la Cailleach Bheur et voici mon règne.
Je ne partirai qu’au prochain Beltaine.[1]

[1]Librement traduit de la version anglaise sur le site OBOD.

Bibliographie

  • Cunningham’s Encyclopedia of Magical Herbs,by Scott Cunningham, Llewellyn Publications, St. Paul, 1985 – Encyclopédie des plantes magiques : Initiez-vous aux propriétés magiques de plus de 400 plantes – Le lotus et l’éléphant
  • The Spirit of the Trees, Science, Symbiosis and Inspiration, by Fred Hageneder, Floris Books, Edinburgh, 2000
  • The Heritage of Trees, History, Culture and Symbolism,by Fred Hageneder, Floris Books, Edinburgh, 2001
  • Tree Wisdom, The Definitive Guidebook, by Jacqueline Memory Paterson, Thorsons Publishing, San Francisco, 1996
  • The Wisdom of Trees,by Jane Gifford, Sterling Publishing, New York, 2001
  • The Healing Energies of Trees, by Patrice Bouchardon, Journey Editions, Boston, 1999 (doesn’t refer to Blackthorn, but has much information about healing with trees, in general) – L’énergie des arbres – Courrier du Livre (il ne parle pas spécifiquement du prunellier, mais il contient de nombreuses informations sur la guérison grâce aux arbres, en général)
  • Celtic Tree Mysteries, Secrets of the Ogham, by Steve Blamires, Llewelyn Publications, St. Paul, 1997
  • The Book of Ogham, the Celtic Tree Oracle, by Edred Thorsson, Llewelyn Publications, St. Paul, 1992
  • Ogham, the Celtic Oracle of the Trees, by Paul Rhys Mountfort, Destiny Books, Rochester, Vermont, 2001
  • Famous Edinburgh Crimes,by Ross MacDonald, Lang Syne Publishers, Newtongrange, Midlothian, 1977

 

Oracles

 

  • The Celtic Tree Oracle, a System of Divination by Liz and Colin Murray, St. Martin Press, New York, 1988 – Oracle Celte des Arbres, Courrier du Livre
  • The Green Man Tree Oracle, Ancient Wisdom from the Greenwood, by John Matthews and Will Worthington, Barnes and Noble Books, New York, 2003 – L’Oracle celtique de la Nature, Médicis

 

Sites internet:

Green Man Essences: http://www.greenmanessences.com Artwork:
Bill Worthington, email at: 
willworthingtonuk@hotmail.com

 

Traduction Okada