Comment combattre le racisme

Quand tu vois une personne de couleur, que vois-tu ? un être humain complet, avec des talents, des capacités, des espoirs, des enjeux ? Quelqu’un qui est aimé et qui aime ? Ou vois-tu quelqu’un d’effrayant ? As- tu un éventail de perceptions clichés ? Ou peut-être que tes yeux glissent

Dans les contributions publiées dans cette rubrique Druids for Justice, on entend la voix des membres de l'OBOD. Les pièces reflètent la réalité vécue par les membres directement touchés par le racisme ou d'autres injustices, et comment les druides ont pris des mesures pour exprimer leur amour de la justice, de manière grande ou petite. Ils racontent leurs histoires. Ils reflètent la diversité de l'Ordre. Que toutes nos conversations ensemble se déroulent dans un esprit de paix et d'amour. Vous pouvez envoyer vos propres soumissions par courriel à justice@druidry.org.

Comment combattre le racisme

Par Gail Nyoka

Quand tu vois une personne de couleur, que vois-tu ? un être humain complet, avec des talents, des capacités, des espoirs, des enjeux ? Quelqu’un qui est aimé et qui aime ? Ou vois-tu quelqu’un d’effrayant ? As- tu un éventail de perceptions clichés ? Ou peut-être que tes yeux glissent sur cette personne et que tu ne la vois pas du tout.

Il faut l’admettre :  nous vivons dans une société raciste et tous, nous avons absorbé cette idéologie raciste, souvent inconsciemment. Une de mes tantes, aujourd’hui décédée, avait le sentiment que les cheveux africains, au naturel, n’étaient pas civilisés. Dans les pays touchés par le colonialisme, des aspects de l’idéologie coloniale survivent, des décennies après l’indépendance.

D’où vient cette idéologie ? Les choses n’ont pas toujours été ainsi. Une des choses les plus importantes que nous pouvons faire, en tant que druides, est de nous éduquer. Un bon début serait de regarder des livres écrits par des gens qui ont étudié le racisme et ses racines. Par exemple, le très bon The Return of Race Science d’Angela Saini. En nous familiarisant avec l’histoire du racisme, nous pouvons commencer à examiner nos préjugés et la manière dont ils nous sont venus. Nous pouvons commencer à les ébrécher.

Connaître l’histoire est un début mais ce n’est pas suffisant. Cela doit s’accompagner d’un effort pour combattre le racisme aujourd’hui. Qu’est-ce que  voit un flic quand il/elle tire une balle sur quelqu’un dont la peau est foncée ? Qu’est-ce que voyait ce camionneur qui a tenté à plusieurs reprises de me renverser ? Une enfant de six ans dans une rue de Peckam ?

Il y a ce qu’on voit et il y a ce qu’on entend. Les deux sont nécessaires. Il y a chez les personnes blanches une tendance à ne pas croire les gens de couleur quand ils parlent de « leurs expériences ».  « Ce n’est pas réellement arrivé » est une phrase commune ou « Je n’ai jamais vu une chose pareille ». Pas étonnant que les gens de couleur parlent peu de leurs expériences douloureuses à des personnes blanches.

J’encourage les druides à écouter quand une personne de couleur parle. Soyez ouverts pour apprendre des choses que vous pouvez n’avoir jamais vues. Nier ou minimiser l’expérience vécue d’une personne de couleur est le sommet de l’arrogance et de l’irrespect. Dans son livre « Comment être un antiraciste », Ibram X Kindi rejette la notion de « non raciste ». Il peut seulement y avoir une intention quotidienne d’être conscient, de parler haut et fort quand c’est nécessaire et de mettre en question les systèmes d’oppression, dans les écoles, au travail, dans les institutions. C’est une facette de la justice qu’en tant que druides nous recherchons. Cela ne veut pas dire que nous pouvons atteindre la perfection en tant qu’antiraciste. Cela veut dire : se confronter à nos dénis, reconnaître nos préjugés et avoir un désir constant de faire mieux. C’est un processus que nous vivons chaque jour.

Une excellente manière de prendre l’habitude de voir vraiment est de lire de la fiction. La fiction nous emmène dans la vie et dans les pensées d’un individu. Cela nous aide à entrer dans la peau de quelqu’un, pour ainsi dire . Cela nous enseigne à dépasser nos idées toutes faites, à voir et à entendre. J’aime particulièrement le travail de Bernadine Evaristo

En tant que communauté druidique nous pouvons consciemment garder l’antiracisme en tête dans nos interactions quotidiennes. Ainsi nous nous rapprochons de notre idéal de justice et d’amour.

 

Superior: The Return of Race Science, Angela Saini. Bantam Press, 2019
How to be an Antiracist, Ibram X Kendi. Random House, 2019. Kendi donne quelques définitions utiles au début des chapitres de son livre.
Girl, Woman, Other, Bernadine Evaristo. Black Cat, 2019.
Les livres que j’ai mentionnés sont ceux que j’ai lus et trouvés utiles. Il y en a beaucoup plus. Pour d’autres suggestions, essayez cette liste de The Guardian : https://www.theguardian.com/books/booksblog/2020/jun/03/do-the-work-an-anti-racist-reading-list-layla-f -sad

Gail Nyoka est membre de l’OBOD depuis 2000. Elle est conteuse et dramaturge

Traduction Dominique

 

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