La loi de la réincarnation
Par Men Uidua
La réincarnation ou transmigration des âmes est basée sur le principe de l’immortalité de la conscience et de la nécessité à celle-ci à se développer toujours plus vers des niveaux supérieurs.
Le principe d’immortalité de la conscience fait régulièrement l’actualité dans les milieux médicaux par l’évocation des phénomènes de NDE (Near Death experience) ou EMI (Expérience de mort imminente) qui relatent le vécu exceptionnel et hors norme de certaines personnes qui sont tombés dans des états comateux dus à des accidents ou des maladies graves.
De là à entrevoir la réalité de la réincarnation, il n’y a qu’un pas que franchissent de nombreuses personnes.
« La réincarnation c’est le retour du principe spirituel dans une nouvelle enveloppe charnelle » dit Papus.
Rudolf Steiner parle d’un noyau psychique-spirituel qui se perpétue dans des corps successifs.
Dans la tradition rosicrucienne, c’est une âme-personnalité immortelle qui revient de nombreuse fois dans un nouveau corps.
Depuis le début de l’histoire des hommes, ceux-ci ont cru profondément en une vie après la mort et sans doute aussi au principe de la réincarnation. Celle-ci s’est trouvée, par la suite, inclue dans la plupart des religions du monde. De nombreux philosophes antiques, Platon et Pythagore entre autres, des grands mystiques de l’histoire et tous les mouvements spirituels et traditionnels ont également affirmé la réalité de la réincarnation.
Les premiers chrétiens y croyaient mais l’Eglise Catholique romaine, au cours de son deuxième concile à Constantinople en 381, fini par rejeter ce principe de renaissance.
Il y a une explication à la non-reconnaissance de la réincarnation par l’Eglise : c’est celle de maintenir les gens dans leurs obligations religieuses. Car si on leur dit qu’ils ont plusieurs vies, ils penseront qu’ils ont tout leur temps et ils seront tentés de ne pas faire d’effort pour suivre les préceptes de la religion. Par contre s’ils savent qu’ils n’ont qu’une seule vie, ils voudront ne pas perdre de temps et ils se dépêcheront d’êtres des pratiquants assidus pour pouvoir avoir droit rapidement au paradis.
Si l’intention est louable, le clergé profite aussi de sa conséquence de maintenir ses fidèles sous son pouvoir.
Plusieurs chrétiens au cours de l’histoire, comme saint Augustin par exemple, ont affirmé la réalité de la réincarnation.
Voici ce qu’en dit un maître spirituel, M. Philipe de Lyon, à propos des enseignements de l’Eglise chrétienne :
« La véritable Résurrection de la chair et la seule, c’est la réincarnation. Cela explique tout !
« Dans l’Evangile de Mathieu, Jean Baptiste est Elie qui est revenu et qui n’a pas été reconnu.
Aujourd’hui, il y a de nouveau un intérêt, dans nos sociétés occidentales, à l’explication réincarnationiste, non seulement sous l’influence de la vogue hindouiste et bouddhiste (depuis les années soixante dix), mais aussi sous celle des séances de channeling et médiumniques de toutes sortes qui se dévoilent de plus en plus au grand jour.
D’après un sondage, prés d’un tiers des français croiraient en la réincarnation.
La loi de la réincarnation est indissociable de celle de cause à effet ou d’action réaction – Némésis chez les Grecs, Krwi chez les Celtes, Karma chez les orientaux. Elle explique les inégalités entres les personnes, les vies douloureuses, la misère, etc.
Ce retour karmique ne peut se faire que dans les conditions les plus propices. Si celles-ci ne se sont pas trouvées pendant la vie même de l’individu, c’est dans une autre vie que se produira cette correction. Et pas nécessairement dans la vie suivante, cela peut être dans une vie plus lointaine.
Les bonnes actions et les bons comportements subissent aussi cette loi.
Cela explique qu’il y a des personnes qui semblent gâtées par la vie et ne pas connaître de malheurs.
N’oublions pas, également, que la plupart d’entre nous avons aussi, sans aucun doute, subit ces effets bénéfiques. Tout n’est pas négatif dans nos vies !
Citons de nouveau le Maître Philippe :
« L’enfant payera les dettes du grand-père ! » et il dit aussi :
« Tout ce que l’âme a acquis de lumière dans une incarnation antérieure, elle le conserve à l’incarnation suivante. »
La qualité de notre renaissance est donc déterminée par la nature de nos actions dans notre vie passée.
La réincarnation explique également le pourquoi de l’inévitable mort physique.
S’il n’y avait pas la mort physique, il n’y aurait pas d’évolution.
L’enseignement druidique sur la « transmigration des âmes » (d’après les textes anciens des Triades Bardiques) nous dit :
« Il y a trois raisons d’Etre à la Fatalité et au Destin (de l’Homme sur la Terre) :
La nécessité de recueillir le fruit de chaque existence et de chaque état de vie
La nécessité d’apprendre pour connaître toutes choses
La nécessité de se créer une force morale nécessaire pour triompher de toute haine et pour se dépouiller du Mal en dominant les tendances mauvaises. »
D’où découlent trois conséquences obligatoires :
– une destiné inévitable ( que beaucoup, par exemple, considèrent comme soumise aux influences astrologiques de naissance),
– l’oubli des existences successives,
– la Mort, nécessaire à ces renouvellements. »
Il y a donc la nécessité pour l’Homme, et pour les êtres vivants en général, d’évoluer spirituellement à travers des incarnations successives en des corps physiques animés.
Le principe de la réincarnation peut constituer une explication spirituelle à « l’évolution des espèces »
Seule celui-ci peut expliquer la progression de l’intelligence et de la conscience chez les êtres vivants.
La plante évolue vers l’état animal qui lui-même doit évoluer vers l’état humain.
Comme l’animal ne possède pas encore la conscience individuelle, les « âmes-groupes » pourvoient à cette déficience. Sur les milliards de plantes quelques-unes arriveront à l’état vivant d’animal et parmi la multitude immense de ceux-ci, certains arriveront à l’état de conscience qui caractérise le stade humain. C’est ce qui explique le principe de l’évolution des espèces qui se fait non pas par une succession hasardeuse de mutations mais bien par une « force » qui pousse la vie vers une conscience toujours plus élevée dans des formes physiques renouvelées et adaptées.
L’Homme lui est doté d’une conscience supérieure et il a en plus le libre arbitre.
Cette loi de compensation définie la conséquence des actions faites par l’homme au cours de sa vie. Ces actions agissent sur son environnement, humain et non humain. De là découlent des réactions qui vont provoquer des évènements qui vont influencer son être dans son intégralité. Il va les recevoir au niveau émotionnel, au niveau de son « cœur », que ce soit un fait heureux ou malheureux ; son âme va les mémoriser.
Ce sont ces impacts au plus profond de lui-même qui vont être retenus et qu’il va emporter avec lui dans le monde supérieur auquel il va accéder après sa mort.
Après celle-ci – précisons que ce n’est que la mort du corps physique – l’âme humaine se retrouve dans un monde qui est au-delà du monde matériel. C’est un lieu qu’elle reconnaît, c’est un monde de lumière. C’est le Dévachan, le plan du Dharmatha, le monde Astral. C’est normalement pour elle une libération
L’homme qui vient juste d’être désincarné, voit alors se dérouler le bilan de sa vie passée, ce qu’il a fait de positif dans sa vie mais aussi ce qu’il a fait de contraire aux Lois de la Nature. Il en prend alors conscience.
Dans ce nouveau monde, il a la possibilité de perfectionner certaines de ses qualités et de continuer à faire le travail qu’il faisait sur terre si celui-ci consistait à l’amélioration de la condition humaine.
Mais s’il a commis des erreurs pour son évolution, donc des actions négatives, il a alors la nécessité de revenir sur Terre afin de pouvoir les rectifier. Son âme entrera dans un nouveau corps qui correspondra à sa note personnelle et sa vie future sera programmée de telle sorte qu’elle puisse avoir l’opportunité de ne pas refaire les mêmes erreurs.
Il faut parler des cas, peu fréquents mais sans doute encore trop nombreux malheureusement, des personnes qui ont vécu de manière très matérialiste, trop tournés sur elles-même, et qui, une fois arrivées dans le plan astral, croient qu’elles sont toujours vivantes. Elles restent alors attaché à la Terre et errent lamentablement dans le plan le plus proche du monde physique et souvent dans les lieux où elles ont vécu leur dernier instant. Elles peuvent rester ainsi pendant des années et seule l’intervention d’êtres supérieurs ou même d’êtres humains incarnés, peut les aider à les sortir de cette situation.
Elles doivent alors se réincarner rapidement sur la Terre.
La plupart des âmes qui ont passé un temps plus où moins long dans ce plan intermédiaire sont obligées en principe de se réincarner. Seules certaines – qui ont épongé toutes leurs dettes – ont le choix et peuvent librement accepter ce retour sur Terre.
Les réincarnations sont donc volontaires ou involontaires, librement acceptées ou forcées.
Lorsque l’âme est alors prête à se réincarner, elle sait déjà, quelques années avant, où elle habitera et le temps qu’elle aura à passer sur Terre.
Certaines incarnations seront incomplètes ou manquées par peur des souffrances à venir ou de devoir vivre une incarnation que l’on juge trop difficile.
Cela peut être une des causes des décès des nouveau-nés et des petits enfants.
Si l’incarnation se déroule comme elle a été prévue, l’âme humaine a toutes les cartes en mains pour prendre la bonne direction et éliminer tout son karma négatif.
Mais le libre arbitre peut en décider autrement…
Pourquoi ne gardons nous pas le souvenir de nos incarnations précédentes ?
D’abord nous remarquons que des évènements de notre enfance ou de quelques jours auparavant ou de quelques heures avant, qui semblaient important au moment où ils se produisaient, ont disparu de notre mémoire comme s’ils n’avaient jamais existés.
Ensuite l’oubli permet à l’âme de repartir dans sa nouvelle vie avec un esprit neuf, sans avoir le traumatisme des remords de ses erreurs passées.
Bouddha aurait atteint l’éveil en se souvenant de toutes ses incarnations.
On peut se demander s’il est utile de s’intéresser à la réincarnation et à la loi de cause à effet.
Quelle conséquence cela peut-être sur notre chemin vers l’éveil ? Certains pensent que ce ne sont là que spéculations qui sont inutiles pour notre vie ou qu’il y a un danger à tout vouloir expliquer par une cause karmique. Cela est vrai si l’on prend comme prétexte cette dernière pour regarder de haut le malheur des gens et ne pas chercher à les comprendre ou à les aider. Il serait désolant de les considérer obligatoirement comme seuls responsables. Ce n’est sans doute pas toujours le cas.
Mais essayer de connaître leurs vies passées peut aussi aider des personnes à comprendre leur difficulté de vie actuelle et leur faire comprendre la nécessité de changer de direction. Nous pensons à ces personnes qui sont convaincus d’avoir des souvenirs de leurs vies passées.
Un chercheur américain, Ian Stevenson, a recensé 2600 cas d’enfants – dont 6 occidentaux – qui se souvenaient de leurs incarnations antérieures. 64 l’ont été de façon approfondie.
Nous pouvons donc nous intéresser aux lois de la réincarnation et du karma pour progresser dans la connaissance. Nous devons le faire à bon escient et utilement afin d’améliorer notre compréhension de nous-même et celle de la condition humaine.