La Porte de Brandebourg: passerelle vers le coeur

Ce matin, c’était la pleine lune avant le solstice d’été, un bon jour pour aller soigner la terre. J’ai pris le train pour Berlin afin de visiter la Porte de Brandebourg. En sortant de la station de métro, j’ai été confronté au bruit intense du tourisme estival, aux trottoirs en béton, à l’ambassade américaine et…

Spiral triskelion (formed from mathematical Archimedean spirals), occasionally used as a Christian Trinitarian symbol

La Porte de Brandebourg: passerelle vers le coeur

Par Martin Samson

Ce matin, c’était la pleine lune avant le solstice d’été, un bon jour pour aller soigner la terre. J’ai pris le train pour Berlin afin de visiter la Porte de Brandebourg. En sortant de la station de métro, j’ai été confronté au bruit intense du tourisme estival, aux trottoirs en béton, à l’ambassade américaine et à une entreprise d’échafaudage qui érigeait une scène clôturée juste autour de la porte pour un concert. Je me suis demandé comment j’allais pouvoir trouver du calme pour rencontrer cet endroit. Comment Robert Coon avait-il pu inclure ce lieu trop urbanisé dans les structures du chakra du cœur de la terre, au même titre que Glastonbury et Montserrat à Barcelone ?

La porte qui était à l’origine une porte d’accès à la ville fortifiée, permet de pénétrer dans le grand « Tiergarten », le parc animalier. Au fil des siècles, elle a subi de nombreuses transformations. Bien que la structure actuelle ait été conçue comme une porte de paix, elle est devenue une porte de la victoire à la fin de la guerre de trente ans, vers la fin du XVIIIe siècle ; puis elle a été complètement plongée dans la solitude et a été murée à l’intérieur d’une enceinte en forme de vesica piscis rendue inaccessible pendant la guerre froide; enfin, elle a atteint sa plénitude en tant que symbole de la paix dans le monde depuis la chute du mur de Berlin.

Ce symbole de paix n’est pas d’une expérience immédiate, car au sommet des douze colonnes doriques se trouve un char tiré par quatre chevaux montés par la déesse Victoire, portant un bâton orné d’une couronne de laurier, à l’intérieur duquel se trouve une croix de fer et un aigle qui s’y pose !

La première impression est celle du symbole universel de la domination militaire, de Rome à l’Allemagne nazie, encore visible dans de nombreuses villes comme Paris et Londres sous une forme presque identique.

Il est difficile d’imaginer comment ce symbole de guerre, si on le compare aux aspects féminins attentionnés et compatissants de la fontaine de la reine Victoria à Londres, pourrait faire partie du centre du cœur du monde.

J’ai commencé à faire le tour de la porte et, du côté nord, il y a un bâtiment avec une petite salle de silence. J’y suis entré et je me suis assis un moment. Lentement, des images ont émergé dans mon esprit, des histoires et des événements qui s’étaient produits autour de cet endroit : beaucoup de grandes souffrances et de pertes, beaucoup de traumatismes de la guerre et beaucoup d’autres, brouillés par la douleur contenue dans cet endroit et par cette structure. J’ai ressenti la douleur de l’humanité dans la conscience renouvelée que le monde a donné à cette porte. La déesse Victoire est maintenant Eirene ou la Paix et elle aspire à apporter ses bénédictions à partir de la profonde souffrance de ce lieu qui représente maintenant la pleine intégration de l’Est avec l’Ouest.

J’ai continué à marcher, car je cherchais toujours un endroit pour animer les énergies subtiles de ce temple naturel, même s’il est entièrement recouvert de symboles créés par l’homme. Je suis arrivé de l’autre côté et j’ai pénétré dans le parc animalier. Je me suis retrouvé au milieu d’une forêt de beaux arbres, avec des allées qui se faufilaient entre des sanctuaires de pelouse soigneusement entretenus.

Un peu plus loin, un grand bassin d’eau m’attendait : le bassin de Vénus. J’avais trouvé l’endroit où la contemplation mystique pouvait s’ajouter au cœur de cette ville. Le bassin est une longue pièce d’eau arrondie au centre où un vieux chêne se dresse seul parmi les hêtres et les tilleuls qui l’entourent. La statue de Vénus a disparu depuis longtemps et, au pied du bassin, se trouve maintenant un monument dédié à la musique, une autre énergie transformée dans cette forêt mystique. A ce moment l’eau était froide et sombre, immobile et endormie.

J’avais dans ma poche une petite pierre rouge en forme de cœur que j’ai prise dans ma main et je me suis tenu debout devant le monument dédié à la musique et à Vénus. J’ai regardé le long de l’eau en direction du chêne et j’ai commencé à chanter d’anciens sons d’éveil. En peu de temps, quelques corbeaux et des moineaux sont venus écouter et les ondines aigues-marines ont levé la tête au-dessus de l’eau, très attentives. Alors que je laissais mes perceptions s’assouplir et s’élargir, j’ai senti que Vénus se tenait à côté de moi. Elle se déplaçait sous ses aspects de beauté et de jalousie, une image très appropriée de l’histoire humaine, de la destruction pour la vengeance et la convoitise que j’ai ressentie ici à Berlin. En regardant, j’ai vu que la piscine était remplie de fleurs de lotus rouges et blanches et, tandis que je continuais à chanter, une douce rencontre s’est produite: Kuan Yin, celle qui entend les pleurs du monde et avatar de la compassion, est apparue sur l’eau. Elle s’est approchée de nous et a embrassé Vénus, lui donnant une nouvelle et profonde possibilité de rédemption. Vénus, histoire humaine de destruction par la jalousie, peut trouver une nouvelle voie de guérison par la compassion de la souffrance et nous conduire à une nouvelle façon pour transformer notre humanité. J’ai commencé à réaliser à quel point ce lieu est une partie très importante du cœur de l’humanité. Un lieu qui a été témoin, qui a entendu et a accueilli tant de souffrances, mais qui éveille la compassion comme une force dans l’âme et l’esprit de l’humanité. J’ai récité à la pierre une prière que je connaissais et qui parle de l’humanité pleinement transformée qui agit selon ses plus hautes vertus et je l’ai jetée dans l’étang à côté des lotus rouges. Je leur ai demandé de permettre à ce souhait pour l’humanité de croître dans le monde à partir de ce bassin d’eaux créatives.

En m’enfonçant dans la forêt, je suis passé devant la statue d’une amazone sur un cheval et j’ai ressenti la véritable bataille pour notre humanité dans ce voyage visant à transformer la jalousie en compassion. En même temps, j’ai senti que Kuan Yin marchait à côté de moi et, tout en marchant et en parlant, nous avons observé les créatures mystiques de la forêt qui nous regardaient de derrière les arbres et les buissons, nous offrant une profonde gratitude pour avoir apporté ce chant d’éveil. Nous avons été guidé sur un sentier à travers le Jardin aux Roses où deux magnifiques cerfs et leur pleines ramures nous ont salué. Je sentais que Cerrenos touchait les étoiles au-dessus du cœur du monde et laissait leurs lumières illuminer ce temple tandis que le parfum radieux des roses imprégnait mon âme.

Dans mon coeur, un profond mariage entre la lumière des étoiles et celle de la terre m’a fait me sentir vraiment béni d’avoir été témoin de cette danse cosmique du solstice d’été.

En retraversant la cour pavée de la Pariser Platz jusqu’à la station de métro, je me suis retourné pour jeter un dernier coup d’œil à la porte. Il y avait une aura violette remplie d’or autour de la porte et un grand soleil rayonnant sur la forêt derrière elle. Le char au sommet de la porte avec ses quatre chevaux ressemblait davantage aux images mythologiques des fondations du monde que l’on trouve dans les traditions énochiennes et la déesse de la Paix rayonnait avec son bâton qui ressemblait maintenant à une ancienne croix celtique du soleil et l’aigle de l’illumination s’installant en son cœur. Là, elle chevauche des étoiles, déposant sa bénédiction sur cette porte, qui n’est plus le bord d’une forteresse mais la porte du centre du cœur d’une scène culturelle où les arts sont joués et où le monde se rencontre dans le mariage en cours de notre humanité.

En marchant et en rentrant chez moi, j’ai commencé à voir ce que je n’avais pas pris le temps de regarder auparavant. Tous les ponts que j’ai traversés (Berlin regorge de rivières, de canaux et de lacs) étaient ornés de magnifiques œuvres d’art, de sirènes, de sphinx féminins et de dieux de l’eau de toutes sortes. Les anciens bâtisseurs de cette ville savaient !

Enfin, cette nuit-là, dans mon rêve du mi-été, j’ai rencontré Berlin ! Qui est l’être Ber ? Peut-être un ancien mot gothique signifiant tourbière ou marais, sur lequel la ville s’est développée ? Ou plus vraisemblablement le grand ours qui est devenu son symbole ? J’ai revu le grand char au-dessus de la porte de Brandebourg, maintenant rempli du soleil du mi-été : un char du soleil transportant toute la lumière du monde vers la terre. Pourtant, dans la lumière du soleil, il y a des étoiles, tout comme la nuit est remplie d’étoiles. En ce solstice de juin, la grande mère ourse est la lumière des étoiles dans le soleil. Et voici ce qu’est la lumière de l’ours : Alban Artan, la lumière d’Arthur ! À la mi-juin, la lumière dans le soleil est celle de la grande ourse. Berlin, un lieu où la lumière d’Arthur bénit le cœur de l’humanité à travers le grand char de la paix au sommet de la porte jusqu’au centre du cœur du monde.

 

Traduction Nicolas Schafer

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