Les reliques d’Arthur

Le fondement de l’existence du Graal dans la tradition britannique est basé, comme on le voit, sur l’union du roi avec la Souveraineté : les emblèmes de cette union sont les reliques qui incluent le Graal dans sa forme la plus ancienne – la coupe ou le chaudron de pouvoir.

Les reliques

Les reliques d’Arthur et la Souveraineté de la Grande-Bretagne.

Par Caitlin MATTHEWS.

Le fondement de l’existence du Graal dans la tradition britannique est basé, comme on le voit, sur l’union du roi avec la Souveraineté : les emblèmes de cette union sont les reliques qui incluent le Graal dans sa forme la plus ancienne – la coupe ou le chaudron de pouvoir. Dans ce cadre, se trouve l’ancien concept tribal du mélange de la semence royale avec le sang sacré de la terre : l’image magique est celle du roi et du représentant ou de la représentante de la Souveraineté unis sexuellement. Cette union est de même nature que le baiser désenchanté avec le Cailleach qui aboutit à la transformation de la sorcière en jeune fille, attachant ainsi l’image de la Souveraineté et de la friche en jardin fructueux.  Les symboles archétypaux de cette union sont les deux dragons, le rouge et le blanc.

Tous les textes parlent des dragons selon l’éclairage politique et non mystique, mais un symbolisme plus profond émerge. Les dragons endormis, enfermés en toute sécurité, représentent l’état calme de la souveraineté britannique. Ils sont enchainés pendant le règne de Lludd car leur manifestation incontrôlée rend le royaume chaotique.

C’est sous le règne de Vortigern qu’ils sont découverts à la demande prophétique de Merlin Emrys. Celui-ci vient débarrasser la Grande-Bretagne d’un dirigeant sans valeur et rétablir la véritable union entre la terre et une nouvelle dynastie : les Pendragons.

Le règne ultérieur d’Arthur, selon toutes les traditions, prend fin parce-que l’union du roi avec la terre est rompue ; la cause est peut-être la conception incestueuse de Mordred avec la demi-sœur d’Arthur ou encore la perte de Guenièvre au profit de Lancelot. Les énergies des dragons sont incontrôlées vers la fin du règne d’Arthur, amenant les envahisseurs saxons qui dévastent le territoire et mettent fin à l’ordre des chevaliers de la Table ronde. Il est également possible de voir la fin du règne du point de vue de la Reine dragon elle-même – la déesse transformatrice, la mariée et représentante de la Souveraineté, choisit un nouvel époux  pour gouverner son pays : telle est la carrière de Gwerhwyfar dans les traditions premières, comme nous le verrons dans le chapitre suivant. Il est important de voir que la bataille de Camlann est provoquée par une vipère dont l’apparition fait frapper l’un des hommes d’Arthur, rompant ainsi la trêve entre Arthur et Mordred à Malory. Le serpent sort de terre comme le Cailleach de l’hiver.

L’entretien et le maniement des reliques sont les devoirs du roi, et s’il hésite un fois, le royaume bascule dans le chaos rapidement. La croyance populaire selon laquelle le seigneur git enterré dans certains sites sacrés à travers  la Grande-Bretagne et garde une coupe en or ou un autre trésor, est un souvenir profondément enraciné d’un mystère ancien. On dit aussi que les reliques sont cachées dans le pays lui-même dans les quatre coins du royaume de Logres, la Grande-Bretagne « intérieure ». Celles-ci ne constituent pas un « trésor enfoui », qui peut être trouvé avec un détecteur de métaux et déterré, mais la tutelle par le champion de la Souvereineté des énergies élémentaires conférant le pouvoir de maintenir le royaume en équilibre et stable. C’est cette tradition qui sous-tend l’importance du Graal dans la conscience britannique. Une tradition gnostique apocryphe parle de deux burettes de Joseph d’Arimathie qui constituent une christianisation des reliques indigènes ; on pense qu’elles sont enterrées en France et en Grande-Bretagne. Ces emblèmes sont gardés par Joseph et Marie-Mademeine ; dans la tradition britannique, ces personnages peuvent être considérés comme le gardien des reliques et la femme sombre de la connaissance, ou le seigneur et la dame de la roue, car ils sont conjointement responsables des reliques du Rédempteur mort et de l’expansion de la tradition. Les burettes, contenant le Sang et la Sueur du Christ sont les équivalents du Sang et de la Semence.

La puissance de ce mystère est telle que son symbolisme a été rendu obscure et occulte pour la compréhension humaine, de peur qu’il ne soit réduit à des niveaux ataviques amenant des sacrifices rituels ou encore à des perversions modernes en lien avec les manipulations génétiques.

Les mystères de le Souveraineté sont ceux de la vie elle-même, de l’échange des énergies entre l’homme et la femme, le roi et la Souveraineté, le dieu et la déesse.

 

Traduction Sylvie Bremond

Apprenez-en davantage sur le Druidisme et sur la façon de rejoindre l’Ordre

Autrefois, seuls ceux qui pouvaient apprendre personnellement d’un druide pratiquaient le Druidisme. Mais aujourd’hui, vous avez la possibilité de prendre un cours basé sur l’expérience quel que soit l’endroit où vous vivez, ce qui vous fait automatiquement adhérer à l’Ordre des Bardes, Ovates et Druides ; vous vivrez ainsi l’aventure que des milliers de personnes partout dans le monde ont déjà entrepris. Le cours présente les idées et les pratiques du Druidisme d’une façon résolument pratique, tout en étant profondément spirituelle.