Carnac
Beaucoup de théories ont été avancées jusqu’aux plus farfelues comme celle des stèles funéraires ou des vestiges du camp de César venu conquérir les Vénètes. Avec le mystère des alignements de Carnac la première hypothèse qui vient à l’esprit c’est l’explication religieuse. Culte religieux, site astronomique ou armée de pierres ?
On trouve des alignements partout en Bretagne, les plus importants sont le Menec, Kermario, Kerlescan et le Petit Menec avec environ trois mille menhirs sur près de 4 kilomètres et il est fort probable que les menhirs subsistants ne sont plus qu’une petite partie d’un ensemble gigantesque, aujourd’hui disparu. Sous les menhirs ont été trouvé du charbon de bois qui ont permis une datation entre -5000 et -4000 donc exit César !
Zacharie Le Rouzic consacre sa vie à la restauration et à la consolidation des mégalithes, jusqu’à sa mort en 1939.
Les travaux de chercheurs indépendants prouveraient que les alignements de Carnac correspondent à un gigantesque observatoire astronomique. En effet l’orientation géographique des différents alignements montre qu’ils étaient des repères pour un calendrier lié aux activités rurales. Certains grands menhirs isolés, comme le Géant du Manio, auraient pu servir de crans de mire permettant de viser la position des astres, à certaines périodes de l’année.
Mais l’hypothèse astronomique, qui est la plus vraisemblable, est difficile à prouver, là aussi plusieurs hypothèses ont été émises :
Selon certains chercheurs, les menhirs servaient à l’observation des astres et au calcul du temps. Ainsi, les alignements de Carnac seraient un système calendaire représentant les jours à Kerlescan, les mois à Kermario et les années au Ménec. Les mesures sont basées sur l’observation des mouvements du soleil à Kerlescan et à Kermario et de la lune au Ménec.
L’orientation des alignements pourraient pointer les levers de soleil aux équinoxes ou aux solstices, mais globalement car ils peuvent être incurvés et si on mesure une orientation globale de +56,5° pour Kermario on constate qu’il faudrait +52°pour le solstice d’été, idem, le petit morceau de Kerlescan ne semble pas parfaitement sur l’équinoxe à 90° mais 95° soit 5° de décalage (environ 10 jours) ce qui ne peut pas être dû à la précession, il est difficile de croire que ce soit une erreur des grands bâtisseurs de ce site, d’autant plus que les dolmens sont orientés correctement.
Pour Francis Gaillard, la visée astronomique ne doit pas être faite par rapport à l’orientation globale des alignements mais par rapport à des menhirs plus grands, alors se pose la question de l’utilité des alignements. F. Gaillard émet l’hypothèse d’un chemin cérémoniel.
En 1970 un ingénieur anglais, Alexander Thom, a fait un relevé de tous les alignements de Bretagne, Angleterre et Irlande, il les a publiés dans le journal For the History of Astronomy. André Maucherat – astrophysicien, a calculé les levers et couchés de différentes planètes et a trouvé des concordances avec les orientations.

LE MENEC
L’alignement est composé de plus de 1 050 de menhirs, sur 11 rangées et débute par un cromlech composé de 71 blocs. Les menhirs diminuent de taille d’ouest en est. Les premières pierres atteignent quatre mètres de haut et pèsent environ 50 tonnes ; celles situées vers le milieu font une cinquantaine de centimètres ; les tailles augmentent ensuite en fin de l’ensemble, mais sans jamais atteindre la hauteur des premières.
L’alignement du Ménec, en breton « l’endroit des pierres », n’est pas parfaitement rectiligne : à mi-longueur, on relève en effet une déviation. A ses deux extrémités, on relève les traces de deux grands ovales de pierres, vestiges de cromlechs.
Le cromlech situé à l’ouest a la forme d’un œuf de 91 m sur 71 m dont la pointe serait tournée vers le sud-est. Il ne subsiste malheureusement plus que 70 menhirs de ce cromlech. Le petit axe est orienté vers le coucher du soleil au solstice d’hiver et vers le lever du soleil au solstice d’été. Du cromlech est, ne subsistent que 25 menhirs. Ce cromlech a également la forme d’un œuf de 108 m sur 90 m. La pointe de l’œuf est disposée au nord-ouest à l’opposé de la disposition du cromlech ouest. Dans ce cromlech c’est globalement l’axe principal qui est orienté sur le lever du soleil au solstice d’hiver et sur le coucher au solstice d’été.
La direction générale du monument fait avec le nord géographique un angle moyen de 68°, oscillant entre 61 à 75 ° tout au long de l’alignement.

Depuis l’ouest, les 4 première rangées visent Aldébaran (l’étoile la plus brillante de la constellation du Taureau) qui se couchait dans cette direction en -4400 sur l’écliptique (le grand cercle représentant la projection, sur la sphère céleste, de la trajectoire annuelle apparente du Soleil vue de la Terre.) au même endroit que le soleil le 21 mars. La variation d’orientation des lignes correspond à la variation de Vénus sur 12 jours, chaque jour représente une ligne de menhirs. La partie est correspond à la visée de Castor et Pollux.
KERMARIO
A 600 mètres à l’est du Ménec commence l’alignement de Kermario, en breton « le village des morts ». S’étendant sur 1120 mètres, cette allée imposante et très longue est formée d’un millier de monolithes dont certains atteignent 5,5 mètres de haut. Kermario est globalement orienté sur le lever solaire au solstice d’été, soit sur l’azimut de 54° le 21 juin.
A un certain point, ces rangées s’interrompent, juste au niveau d’un petit lac, puis reprennent en se rapprochant au fur et à mesure que la hauteur des menhirs diminue vers l’est.
À l’extrémité ouest de l’alignement se trouve un dolmen à couloir. Sa longueur est de 8,50 m.
La partie ouest pointe vers Pollux, puis se déplacent à l’est vers Castor.
À l’extrémité est de l’alignement se situe un tertre de 35 m sur 16 m et de 1 m de hauteur et un grand menhir de 4,50 m de hauteur. Le menhir du Manio II tranche littéralement par rapport à ceux des alignements. À la base de ce menhir, ont été reconnues cinq gravures serpentiformes auprès desquelles, ont été retrouvés quatre haches en diorite et un pendentif en quartz. Exactement à 250 m au nord du menhir du Manio II se trouve un autre menhir de 6,50 m de hauteur, dénommé le Géant du Manio ou Manio I.
À 45 m au nord du Géant du Manio, est visible un enclos rectangulaire : le Quadrilatère du Manio. Cet enclos, long de 37 m et large de 10 m à l’est et de 7 m à l’ouest, est orienté nord-est/sud-ouest.
KERLESCAN
L’alignement de Kerlescan est, comme le Ménec, précédé d’un cromlech semi-circulaire.
Cet alignement contient 540 menhirs répartis sur 13 lignes, un vaste éventail de pierres, d’environ 300 mètres de long, orienté nord-ouest/sud-est, jalonnant sensiblement la ligne équinoxiale, est constitué par treize rangées de menhirs dont, là aussi, la hauteur diminue vers l’est, Kerlescan signifie « village brûlé »

LE PETIT MENEC
Un peu plus loin, on découvre le Petit Ménec, autre grand champ d’alignements, de nos jours très abîmé forme un arc de cercle orienté sud-ouest/nord-est. Il ne subsiste qu’une centaine de menhirs, repartis sur huit files d’une longueur de 350 m environ. En 1874, on dénombrait un total de 245 menhirs.
Trois directions principales, la première en prolongement de Kerlescan, la seconde au lever de Pollux en -4400 et la troisième au lever de la lune le plus au nord au solstice d’hiver.