Vignes et temps heureux
Renaître comme votre fleur préférée par Monserrat
par Maria Ede-Weaving
Sur les pentes exposées au sud de Brading down se trouve le vignoble d’Adgestone. C’est un endroit idyllique, abrité par les ondulations du terrain qui descend vers l’impressionnante arche de Sandown Bay. De là, vous pouvez admirer les champs et l’océan, les dunes de Ventnor s’élevant au loin au sud, Culver Cliff et Bembridge Harbour à l’est.
Le vignoble produit trois très beaux vins, un blanc et deux rouges. Il possède également un charmant petit café, avec une véranda en bois entrelacée de vignes. C’est l’un de mes endroits préférés sur l’île (de Wight-Ndt). Il n’y a rien de tel que de s’asseoir et de boire du café en regardant les rangées de vignes, la terre bordée des deux côtés par des brise-vent de grands peupliers dont les feuilles chantent constamment dans la brise. C’est un endroit tellement paisible.
Aujourd’hui, nous y avons déjeuné. Les busards côtoyaient le sommet couvert d’arbres des dunes, planant occasionnellement sur les thermes à travers le vignoble, déployant leurs bouts d’ailes avec toute la facilité d’une créature à l’unisson avec les changements subtils de courant, l’air le plus parfait des compagnons dans la plus élégante des danses.
À environ un demi-mille à l’est, à travers un petit trou dans les arbres, on peut voir le toit végétal rouge et vivant du bâtiment qui abrite la Villa Romaine excavée. Sa propre forme ondulée se marie à merveille avec les champs environnants. Les superbes mosaïques de la Villa font allusion à ses propres vignobles anciens. Le vignoble actuel se trouvait peut-être à l’endroit exact du vignoble britannique Romano, l’aspect abrité orienté au sud, parfait pour la culture de la vigne. J’adore cette pensée, le sens de la continuité qui fait que ces ancêtres semblent très proches dans leur lien avec les insulaires d’aujourd’hui. Comme nous, ils ont été bénis par l’abondance de l’île et je ressens un tel sentiment de gratitude que cette générosité continue de prospérer et de nous bénir.
A cette époque autour du solstice, l’île est incroyablement belle. Il y a eu une telle abondance de chèvrefeuille, ses fleurs parfumées délicieusement sucrées entrelaçant leurs pétales crémeux teintés de rouge à travers des kilomètres de haies. Au midi de l’année, je perçois la Déesse comme la Dame des bénédictions abondantes de la vie. Ici, dans son expression locale, elle est la riche terre rouge, le terreau fertile de mon être ; l’explosion de vie, de couleurs et de joie qui ravit mes sens et nourrit mon corps et mon esprit. Elle est le parfum capiteux de la rose et le musc épais et piquant de la fleur de sureau ; la paix fraîche des forêts et le ciel exaltant des terres en contrebas ; elle est un champ de coquelicots et de camomille de maïs vibrant de soleil. Elle nous bénit avec les pluies vitales, les rivières luxuriantes et les zones humides regorgeant de vie ; les puits profonds et les sources étincelantes ; elle est la lune et les marées toujours changeantes ; l’ourlet de sa robe le vaste océan, son eau salée aidant à nettoyer et à guérir nos blessures. J’appelle la Déesse du Solstice la Mère de la Douceur ; elle est la gardienne du calice abondant et débordant de la vie qui renouvelle et nourrit, et sa coupe est l’endroit en nous qui ne peut jamais se tarir. Chaque animal et plante, chaque goutte d’eau, chaque motte de terre rayonne de son esprit. Elle est l’extase de la terre et lorsque nous nous ouvrons à elle, chaque cellule s’illumine de la force de son amour, et sa tasse est l’endroit en nous qui ne peut jamais se tarir. Chaque animal et plante, chaque goutte d’eau, chaque motte de terre rayonne de son esprit. Elle est l’extase de la terre et lorsque nous nous ouvrons à elle, chaque cellule s’illumine de la force de son amour.
A cette époque, je vois aussi le Dieu comme Père du Soleil du Solstice. Pour moi, ce n’est pas seulement la chaleur croissante qui réchauffe et réconforte, mais aussi la verdure luxuriante qui est irrésistiblement attirée par cette lumière rougeoyante. À travers lui, nous nous engageons avec la joie dans nos cœurs ; il est ce souffle lumineux de savoir à quel point il est bon d’être en vie. Son étincelle de vie brûle profondément en nous, nous ouvrant à l’inspiration qui nous permet de vivre notre temps ici dans l’amour et le bonheur. Lorsque nous nous ouvrons à lui, nous sommes remplis de sa force d’esprit, du délice brûlant de sa puissance créatrice. Sa chaleur féconde le corps de la Déesse ; sa lumière scintillante sur ses surfaces. A cette époque de la riche plénitude de l’année, il est le soleil de sa lune ; le feu à son eau. Elle le reflète avec amour et l’apaise lorsqu’il a trop chaud ; il réchauffe ses profondeurs fraîches et attise ses passions. Ensemble, ils nourrissent, soignent et font fructifier toute vie ; de l’extase de leur union naît toute vie. Alors que la vie s’étend dans l’abondance sensuelle de l’été, du calice de la Déesse, toutes les bénédictions se déversent abondamment, chacune brillant de son esprit doré.
À ce moment, il est bon de compter ses bénédictions ; reconnaître et rendre grâce pour ces choses qui enrichissent nos vies ; les gens, les expériences, les moments simples mais heureux de regarder des buses et de boire du café.
Île de Wight, 2010