L’Oeuf d’Eostre

Eostre est l’aube qui, à l’équinoxe, se lève plein est. Elle tient dans ses mains l’équilibre entre la lumière et l’obscurité. Dans une main se trouve le bulbe enfoui dans le sol sombre, enraciné et en sécurité ; dans l’autre, la jonquille en fleurs se dirige vers la lumière. Dans une main, elle tient également…

Spiral triskelion (formed from mathematical Archimedean spirals), occasionally used as a Christian Trinitarian symbol

L’Oeuf d'Eostre

par Maria Ede-Weavin

La déesse que j’ai personnellement associée à l’équinoxe de printemps est l’anglo-saxonne Eostre. Bien qu’elle soit historiquement obscurcie par la nuit des temps, quelque chose en elle m’a toujours attiré. Pour moi, elle est la jeune fille printanière d’une nouvelle vie vibrante en abondance mais aussi l’aube dorée qui apporte avec elle un nouveau jour de possibilités ; l’espoir lumineux de chaque nouveau matin. Elle est la brise du printemps qui clarifie et rafraîchit nos esprits ; elle est la vie et le désir illimités qui nous alimentent. Elle est aussi l’œuf de la création qui a donné naissance au monde et la chaleur et la lumière montantes du soleil ramenées sur terre dans le jaune de la primevère, du forsythia et du genêt, de la jonquille et du crocus.

Eostre est l’aube qui, à l’équinoxe, se lève plein Est. Elle tient dans ses mains l’équilibre entre la lumière et l’obscurité. Dans une main se trouve le bulbe enfoui dans le sol sombre, enraciné et en sécurité ; dans l’autre, la jonquille en fleurs se dirige vers la lumière. Dans une main, elle tient également l’œuf, parfaitement ovale, sa vie contenue en toute sécurité à l’intérieur ; de l’autre elle tient le poussin, toujours grandissant et apprenant à la lumière d’une nouvelle vie.

Eostre nous amène à un point de transition – au moment juste avant la naissance – un lieu d’équilibre parfait entre la lumière et l’obscurité ; l’aube entre la nuit et le jour. C’est un moment pour reprendre son souffle, pour être touché par cette immobilité à un niveau intérieur profond, avant la poussée finale qui nous fera naître. À l’équinoxe, nous recherchons l’équilibre de ce moment à l’intérieur et, ce faisant, tirons notre force de ce sentiment d’équilibre, même lorsque notre renaissance imminente nous effraie et nous submerge.

Beaucoup de gens trouvent que l’équinoxe de printemps est une période stressante. L’énergie croissante qui agite notre moi hivernal statique peut être inconfortable, comme se lever du sommeil avant que nous ne soyons prêts. Les débuts peuvent être des moments alarmants et troublants, tout en apportant de l’excitation et un enthousiasme et une énergie renouvelés. La naissance est potentiellement dangereuse mais nous ne pouvons pas rester repliés dans notre œuf/ventre, un environnement connu et sûr qui nous a nourris car l’énergie d’Eostre apporte un moment tendu et urgent où nous sentons l’étroitesse de la coquille de l’œuf nous enfermer douloureusement. Notre forme en constante évolution finira toujours par dépasser tout espace/utérus que nous habitons. Nous devons risquer les dangers de la naissance pour vraiment vivre et grandir ; nous devons risquer l’inconnu afin d’atteindre notre plein potentiel.

Il faut du courage pour s’étendre au-delà de nos frontières connues, pour casser la coquille de nos limites afin que nous puissions prendre la vraie place dans notre propre histoire qui se déroule. Parfois, il peut être tentant de vouloir rester dans cet utérus chaud et sûr, peu importe à quel point il est devenu exigu. Il peut être utile de comprendre que la lutte de la pousse tendre à travers le sol est récompensée par sa floraison et ses fruits éventuels.

Il y a de nombreuses années, ma mère est décédée à l’équinoxe de printemps. C’était une belle journée ensoleillée et les jonquilles qu’elle avait plantées à l’automne avaient fleuri dans la chaleur. Elles étaient si étonnamment vibrantes et pourtant si douloureusement incongrues à ce moment-là. Étant une jeune fille, j’avais pensé « comment le printemps pourrait-il être ici quand le monde se termine » – la juxtaposition de ces deux moments de vie apparemment très différents m’a secouée émotionnellement. Et pourtant maintenant, toutes ces années plus tard, je comprends que la rencontre de ces deux événements illustrait parfaitement ce lieu d’équilibre tendu, où toutes nos fins et tous nos débuts se chevauchent. Je sais maintenant que cet endroit est fertile, son énergie souvent étroitement enroulée en raison de la tension, de la force et de la puissance nécessaires pour propulser la naissance ; pour nous projeter dans la lumière.

La naissance peut être dangereuse ; nous n’y survivrons peut-être même pas et pourtant, ce qui est bien plus meurtrier, c’est de rester là où nous sommes. Comme Alice qui grandit au pays des merveilles, nous risquons de rester coincés et de manquer l’aventure.

En cet équinoxe de printemps qui approche, qu’Eostre vous apporte le courage d’explorer de nouveaux territoires, de nouvelles perspectives, de trouver la force de renaître à des possibilités nouvelles et passionnantes. Bien qu’il puisse sembler effrayant de pousser contre votre coquille, si vous faites appel à l’énergie irrépressible d’Eostre, vous sentirez cette enveloppe fragile céder et, à travers elle, vous verrez poindre la lumière de l’aube. À ce moment-là, nous sommes chacun une possibilité éternelle et infinie d’espoir ; le bourgeon éclate et la sève monte.

 

Traduction Sterdan

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